Dernière mise à jour à 08h21 le 31/05
Alors que le 18e Dialogue de Shangri-La s'ouvre vendredi à Singapour, les représentants des secteurs de la défense des pays conviés s'apprêtent à exposer leurs points de vue respectifs sur les problèmes de sécurité les plus urgents de la région Asie-Pacifique, et devraient à cette occasion appeler à une coopération plus étroite et à l'élaboration de nouvelles approches en matière de sécurité.
Le conseiller d'Etat chinois et ministre de la Défense nationale Wei Fenghe se rendra à cet événement à la tête d'une délégation. Cela faisait huit ans qu'un ministre chinois de la Défense n'avait pas assisté en personne à ce dialogue.
RECRUDESCENCE DES MENACES TERRORISTES
Des problèmes de sécurité pressants ont fait leur apparition dans la région Asie-Pacifique. Les événements les plus notables ont été les attentats terroristes du 15 mars à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, qui ont coûté la vie à 50 personnes et ont fait de nombreux blessés, ainsi que les attaques commises au Sri Lanka le 21 avril, qui ont fait plus de 250 morts et 500 blessés.
Ces attentats ont montré que les terroristes planifiaient leurs attaques de manière très méticuleuse, et pouvaient frapper n'importe où, y compris dans des endroits réputés "sûrs et paisibles", ont noté les analystes.
La communauté internationale doit travailler en étroite coopération pour lutter contre le terrorisme en Asie et ailleurs dans le monde. Pour combattre le terrorisme, des services de renseignement efficaces aux niveaux domestique et international, un partage d'informations renforcé entre les nations et une véritable volonté politique de la part de tous les pays concernés seront cependant nécessaires, a déclaré à Xinhua Maninderjeet Singh Bitta, expert du contre-terrorisme indien.
Le professeur Greg Barton, spécialiste de la lutte contre le terrorisme à l'université Deakin d'Australie, a quant à lui souligné que les réseaux sociaux représentaient également un défi de taille. "La dissémination rapide de l'information, la circulation des fausses nouvelles et des théories complotistes et la formation de groupes identitaires en ligne constituent des défis majeurs pour les agences de sécurité", a-t-il indiqué.
D'autres problèmes comme le trafic de drogue ou d'êtres humains, la piraterie et les attaques à main armée contre des navires, ou encore la pollution maritime, constituent également des menaces pour la région Asie-Pacifique.
L'APPROCHE CHINOISE, UN NOUVEL ESPOIR POUR LA SECURITÉ DE LA REGION ASIE-PACIFIQUE
La Chine a toujours préconisé la coopération, et a toujours joué un rôle important dans le maintien de la sécurité et de la stabilité dans la région Asie-Pacifique. Au cours du Dialogue de Shangri-La, le conseiller d'Etat chinois et ministre de la Défense nationale Wei Fenghe prononcera un discours sur la coopération sécuritaire entre la Chine et la communauté internationale, et rencontrera les chefs des délégations étrangères pour échanger des points de vue avec eux sur une large gamme de sujets.
La Chine a mis en avant l'idée d'une sécurité commune, globale, coopérative et durable, qui passerait par des consultations élargies, des contributions conjointes et des bénéfices partagés dans la région Asie-Pacifique.
Cette conception de la sécurité est en phase avec la mondialisation et avec les tendances historiques de notre époque, qui sont la paix, le développement et la coopération mutuellement profitable. Enracinée dans l'intégration régionale, cette sécurité bénéficie de la sagesse collective et du consensus de vues de tous les pays de la région ; elle reflète la nécessité pour toutes les parties concernées de relever les nouveaux défis sécuritaires par le biais de la coopération, et ouvre de nouvelles perspectives à la coopération régionale en matière de sécurité.
En avril de cette année, le président chinois Xi Jinping a appelé à des efforts concertés afin de préserver la paix en mer et de construire une communauté maritime avec un avenir commun.
Les nations doivent renforcer leur confiance et leur respect mutuels, se traiter d'égal à égal, consolider leur dialogue et leurs échanges maritimes, approfondir leur coopération navale pragmatique, et adopter une approche gagnant-gagant et mutuellement bénéfique en matière de sécurité maritime, a-t-il déclaré.
La doctrine de sécurité proposée par la Chine vise à briser les anciens concepts de "jeu à somme nulle", et à mettre en avant une coopération gagnant-gagnant et un développement commun pour que les différentes parties concernées puissent envisager les conflits dans une perspective nouvelle, travailler à apaiser les tensions régionales, protéger la paix et renforcer la coopération, selon des analystes.
La Chine dispose d'un programme clair pour la paix dans le monde, a ainsi indiqué à Xinhua Rommel Banlaoi, président de l'Institut de recherche sur la paix, la violence et le terrorisme des Philippines.
Officiellement connu sous le nom de "Sommet pour la sécurité en Asie", le Dialogue de Shangri-La est organisé chaque année depuis 2002 par le gouvernement de Singapour et par l'Institut international des Etudes stratégiques, un groupe de réflexion britannique.
De hauts responsables, représentants du secteur de la défense et experts venus de pays aussi variés que la Chine, l'Inde, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon ou l'Australie prendront la parole au cours de l'événement. Le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong prononcera également un important discours vendredi.