Dernière mise à jour à 10h34 le 23/09
L'acte 45 de la mobilisation des "gilets jaunes" qui se tiendra le même jour (samedi 21 à Paris) que le défilé de Force ouvrière (FO) contre la réforme des retraites ainsi que la marche pour la paix et le climat, fait craindre un débordement et une flambée des violences dans la capitale française.
L'inquiétude et la crainte des autorités, des commerçants et des Parisiens, s'expliquent par les menaces proférées ces derniers jours sur les réseaux sociaux par les "blacks blocs" qui pourraient infiltrer les cortèges. "Nous sommes inquiets et préoccupés par cette situation, car on a affaire à des casseurs, des gens déterminés comme les blacks blocs", a déclaré sur Cnews, la maire du 8e arrondissement de Paris, Jeanne D'huteserre. L'élue a dit redouter un retour à "la violence et à la guérilla urbaine" dans Paris comme ce fut le cas lors des manifestations du 1er mai dernier : "Mes administrés ne savent pas quoi faire. Ils ont peur de vivre ces mêmes violences et dégradations", a-t-elle expliqué.
Une inquiétude partagée par les commerçants parisiens qui disent être confrontés à des difficultés liées à la baisse de leurs chiffres d'affaire. "On a entre 25% et 30% de baisse de chiffres d'affaire pour commerçants indépendants à cause des précédentes manifestations", a indiqué sur BFMTV, Bénédicte Boudet-Corric, déléguée générale de la confédération des commerçants indépendants. 90% de commerçants parisiens ont été touchés par ces manifestations des "gilets jaunes", et il y a une inquiétude et une crainte par rapport à ce qui va se passer le samedi 21 et les samedis à venir, a dit Mme Boudet-Corric.
L'inquiétude est également palpable du côté des autorités qui ont annoncé vendredi un dispositif important pour faire face à d'éventuelles violences et dégradations. "7 500 membres des forces de l'ordre seront mobilisés ce samedi à Paris", a affirmé vendredi le préfet de police Didier Lallement lors d'un point de presse. Ce dispositif sera "identique à celui du 1er mai ", a-t-il précisé. Il a mis en garde les blacks blocs sans les nommer : "Il y a des groupes qui souhaitent perturber les manifestations, ces groupes manifestement veulent prendre des revanches, nous serons là, en nombre suffisant et en capacité d'arrêter des initiatives à visées destructrices".
M. Lallement a déjà pris un arrêté qui interdit tout rassemblement de "gilets jaunes" dès vendredi soir et ce jusqu'à samedi à minuit dans les secteurs des Champs-Elysées, de l'Assemblée nationale, de l'hôtel Matignon, du Trocadéro, de la Tour Eiffel, du Sénat, de la Cathédrale Notre-Dame de Paris et, pour la première fois les bois de Boulogne et de Vincennes.
A Paris, plusieurs sites officiels seront fermés ce week-end à l'occasion des journées du patrimoine. Un événement culturel qui ne facilitera pas la tâche aux forces de l'ordre selon les syndicats de police. "Ce qui est plutôt inquiétant pour samedi, c'est cette décision politique de conserver les journées du patrimoine, donc d'ouvrir des bâtiments ministériels au milieu de périmètre où il y a des arrêtés d'interdiction", a indiqué le porte-parole du syndicat Alliance police, Stanislas Gaudon.
Après un été calme, marqué par de faibles mobilisations, les "gilets jaunes" ont annoncé une rentrée mouvementée. Sur les réseaux sociaux, les leaders du mouvement ont promis un mois de "septembre noir" avec plusieurs manifestations dont celle du 21 septembre à Paris "contre le système, contre la destruction de la planète, la réforme des retraites et le mépris des élites".