Dernière mise à jour à 09h12 le 08/10
La France a demandé à la Turquie de ne pas lancer d'opération militaire dans le nord-est de la Syrie, a déclaré lundi la porte-parole du Quai d'Orsay, Agnès von der Muhll.
"Nous sommes vivement préoccupés par les informations relatives à une éventuelle opération militaire unilatérale de la Turquie dans le nord-est syrien. Nous appelons la Turquie à éviter une initiative qui irait à l'encontre des intérêts de la Coalition globale contre Daech dont elle fait partie", a indiqué la porte-parole lors d'un point de presse.
"Toute action unilatérale pourrait avoir des conséquences humanitaires importantes et ne permettrait pas de réunir les conditions nécessaires au retour sûr et volontaire des réfugiés dans leurs régions d'origine. Elle nuirait à la stabilité de cette région et aux efforts que nous menons directement sur le terrain, à travers une action militaire, humanitaire et de stabilisation aux côtés des Forces démocratiques syriennes pour lutter durablement contre le terrorisme et contribuer à un retour à une vie normale, dans le respect des droits des populations locales", a également expliqué la porte-parole de la diplomatie française.
Le Quai d'Orsay a également affirmé que "Daech, qui est passé à la clandestinité depuis sa défaite territoriale, demeure une menace importante pour notre sécurité nationale. En Syrie, l'organisation dispose encore de ressources et de capacités d'action importantes".
"Les combattants terroristes qui sont en détention, y compris ceux de nationalité étrangère, doivent faire l'objet d'un jugement là où ils ont commis leurs crimes. Ce jugement et leur détention sûre dans le nord-est de la Syrie sont par ailleurs un impératif de sécurité pour éviter qu'ils ne viennent renforcer les rangs des groupes terroristes. Toute initiative pouvant remettre en cause ces objectifs doit être évitée", a souligné le Quai d'Orsay, précisant que "la France est en lien étroit avec ses partenaires européens sur ce sujet, ainsi qu'avec ses partenaires de la Coalition globale contre Daech."
La Turquie souhaite contrôler une zone d'environ 30 kilomètres de profondeur sur 400 kilomètres de long entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qui est soutenue par les Etats-Unis, ont rappelé lundi plusieurs médias français.