Le département d'Etat américain bloque le témoignage de l'ambassadeur en UE concernant un appel téléphonique entre Trump et Zelensky

Le département d'Etat américain a demandé à l'ambassadeur du pays en Union européenne (UE), Gordon Sondland, de ne pas prendre part à un témoignage devant le Congrès mardi lié aux échanges de l'actuelle administration avec l'Ukraine, selon l'avocat du diplomate Robert Luskin.

M. Luskin a déclaré dans une lettre que son client était prêt à témoigner à huis clos mais que le département d'Etat lui avait demandé de ne pas comparaître pour une raison encore inconnue.

"C'est un ambassadeur en poste et un employé de l'Etat, il est dans l'obligation de suivre leur consigne", selon M. Luskin. "L'ambassadeur Sondland est profondément déçu de ne pas pouvoir témoigner aujourd'hui", a dit l'avovat Robert Luskin.

M. Sondland est un témoin clé dans la controverse autour de l'appel téléphonique du 25 juillet dernier entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky qui a alerté un responsable du renseignement, ce dernier a déposé par la suite la plainte d'un lanceur d'alerte le 12 août portant sur le comportement déplacé qu'aurait eu M. Trump.

Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, au cours d'une réunion mardi à Washington avec le ministre estonien des Affaires étrangères Urmas Reinsalu, a ignoré une question sur l'annulation du témoignage de M. Sondland.

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a annoncé le 24 septembre le lancement d'une procédure de destitution à l'encontre de M. Trump. Une transcription brute de la conversation entre MM. Trump et Zelensky et une version rédigée de la plainte du lanceur d'alerte ont été publiées dans les deux jours suivants.

Les démocrates de la Chambre des représentants menant une enquête sur le sujet estiment que M. Trump a fait pression sur M. Zelensky pour enquêter, entre autres, sur Joe Biden, un candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine de 2020, ce que M. Trump a démenti.

Des documents contenant des messages écrits entre des responsables américains et ukrainiens, soumis jeudi dernier au Congrès par l'ancien envoyé spécial américain en Ukraine Kurt Volker, ont montré que M. Sondland était impliqué dans la coordination des échanges de Washington avec le gouvernement de M. Zelensky avant et après l'appel téléphonique présidentiel. M. Zelensky, un ancien acteur, a pris ses fonctions le 20 mai dernier.

"L'ambassadeur Sondland est convaincu qu'il a toujours agi dans le meilleur intérêt des Etats-Unis et il se tient prêt à répondre aux questions du comité en toute sincérité et en détail", a affirmé M. Luskin dans sa lettre.

Dans le cadre de la procédure de destitution, MM. Sondland et Volker, ainsi que trois autres responsables du département d'Etat, ont été cités à comparaître, citation à comparaître ayant été envoyée à M. Pompeo le 27 septembre par le Congrès en vue de leur destitution. M. Volker a démissionné de son poste avant qu'une date ait été fixée pour sa déposition.