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Un an après le début du mouvement des "gilets jaunes", la France toujours dans une impasse sociale

Xinhua | 18.11.2019 09h09
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Le premier anniversaire du mouvement des "gilets jaunes" a été marqué par des flambées de violences, samedi, à Paris.

La mobilisation s'est essoufflée au cours des mois mais sa pérennité reflète un malaise persistant dans une société française au sein de laquelle une partie de la classe moyenne et les classes populaires se sentent exclues. Malgré certaines concessions du gouvernement et le grand débat national lancé par le président Macron, la colère est toujours là.

Le 17 novembre 2018, 282 000 personnes (selon les chiffres officiels) ont répondu à des appels lancés sur les réseaux sociaux et enfilé le gilet jaune - que doit posséder tout automobiliste en France - pour protester contre la hausse d'une taxe sur le carburant. Occupations de ronds-points, blocage de routes, manifestations ont pris le gouvernement comme les observateurs par surprise.

Très vite, les revendications du mouvement "citoyen" et "apolitique" se sont élargies à davantage de justice sociale et fiscale.

Inédite et hors-norme, par sa forme comme par sa durée, cette révolte qui s'est exprimée chaque samedi dans les rues du pays a indéniablement un caractère historique. Même si la mobilisation des "gilets jaunes" s'est largement essoufflée, elle a considérablement déstabilisé le pouvoir et continue de préoccuper le gouvernement confronté à de multiples fronts de contestation sociale.

La vandalisation de l'Arc de Triomphe à Paris, le 1er décembre 2018, et les violences lors du troisième samedi de manifestations, restent dans toutes les mémoires. Les images de saccages, le 16 mars 2019, sur les Champs-Élysées, lors de l'acte 18 du mouvement ont quant à elle fait le tour du monde. Celles du défilé du 1er mai aussi.

Depuis le 17 novembre 2018, 2 500 manifestants et 1 800 membres des forces de l'ordre ont été blessés, selon le ministère de l'Intérieur. Une dizaine de morts, dans des accidents de la route, se sont produits en marge des rassemblements.

Les violences policières et l'usage des lanceurs de balles de défense (LBD) sont au cœur de vives polémiques. En mars, l'ONU a demandé à la France "une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force".

Plus de 10 000 gardes à vue et près de 3 200 condamnations ont été prononcées entre novembre 2018 et juin 2019. Près de 400 "gilets jaunes" ont été condamnés à de la prison ferme. Des chiffres sans précédent.

Au plus fort de la crise des "gilets jaunes", le président Macron est monté en première ligne en lançant le Grand débat national mi-janvier et en s'y investissant personnellement. Après l'annulation pour 2019 de la hausse de la fiscalité sur les carburants, l'annonce d'une hausse de 100 euros par mois pour les salariés au Smic, des heures supplémentaires "sans impôts ni charges", le chef de l'Etat a promis en avril dernier une baisse de l'impôt sur le revenu.

Selon le gouvernement, le coût total des mesures annoncées s'élève à 17 milliards d'euros. Pourtant, le malaise social perdure. Selon un sondage Odoxa-Dentsu consulting pour franceinfo et Le Figaro publié jeudi 14 novembre, 69% des Français jugent le mouvement des "gilets jaunes" justifié.

Le sentiment de déclassement d'une partie importante de la classe moyenne et des classes populaires, confrontées à des salaires en berne et une hausse des dépenses contraintes, nourrit la crise sociale.

Depuis le début de l'automne, le gouvernement, engagé dans le gros chantier de la réforme des retraites, doit faire face à la multiplication de mouvements sociaux. Jeudi dernier, le personnel hospitalier s'est largement mobilisé pour "sauver l'hôpital public" lors d'une journée d'action qui s'est traduite par des grèves et une importante manifestation à Paris, contraignant le président Macron à annoncer un "plan d'urgence" attendu mercredi prochain.

La grève annoncée dans les transports pour le 5 décembre sera un test pour le gouvernement. Des appels à la convergence des luttes ont été lancés.

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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