Dernière mise à jour à 08h24 le 20/11
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné mardi le rôle de la réconciliation dans le maintien de la paix et de la sécurité, soulignant que ses processus doivent évoluer pour faire face à la nature changeante des conflits.
Lors d'un débat ouvert du Conseil de sécurité sur la réconciliation, M. Guterres a déclaré que la réconciliation réussie contribue à prévenir la résurgence des conflits et à édifier des sociétés plus pacifiques, résilientes et prospères.
Les processus de réconciliation ont joué un rôle crucial dans la résolution des différends ethniques, religieux et politiques et ont permis aux populations de vivre en paix, a déclaré M. Guterres.
"La réconciliation aide à réparer les fractures causées par un manque de confiance entre l'État et les citoyens", a-t-il déclaré. "C'est un processus grâce auquel les sociétés peuvent passer d'un passé divisé à un avenir partagé."
En outre, le chef de l'ONU a souligné la nécessité de faire évoluer le concept de réconciliation afin de rester en phase avec l'évolution de la nature des conflits. "Il ne doit plus uniquement concerner ceux qui sont directement impliqués dans la guerre."
Alors que les inégalités sociales, économiques et politiques se creusent, amplifiées par la crise climatique et les nouvelles technologies, a-t-il poursuivi, les processus de réconciliation doivent répondre à ces défis en étant plus larges, plus profonds et plus inclusifs que jamais.
"La réconciliation doit avoir un impact aux niveaux individuel, interpersonnel, institutionnel et sociopolitique", a-t-il déclaré. "Les réformes sociales et économiques peuvent jouer un rôle central dans la réconciliation, démontrant ainsi la nécessité de s'attaquer aux pratiques et aux systèmes corrompus qui servent les intérêts d'une petite élite."
M. Guterres a souligné que les processus de réconciliation doivent remplir deux conditions.
Premièrement, a-t-il dit, ils doivent être fondés sur les communautés et les sociétés affectées par les conflits. "La réconciliation doit venir de l'intérieur, avec la participation de tous - pas seulement des dirigeants politiques et des organisations."
Deuxièmement, a-t-il déclaré, les processus de réconciliation réussis doivent apaiser la douleur et la souffrance des victimes, comprendre les motivations des délinquants, rendre la justice, proposer des recours et faire triompher la vérité.
L'ONU s'efforce d'intégrer des programmes de réconciliation dans le cadre d'initiatives de restauration et de consolidation de la paix dans un certain nombre de pays à travers le monde, selon M. Guterres.