Dernière mise à jour à 11h29 le 12/02
Le président palestinien Mahmoud Abbas a réitéré mardi son rejet du nouveau plan de paix américain pour le Moyen-Orient, le décrivant comme une "proposition israélo-américaine".
"Je me présente aujourd'hui devant vous au nom de 13 millions de Palestiniens pour demander une paix juste. Rien de plus. Je me présente aujourd'hui devant vous pour réaffirmer la position palestinienne, qui est de rejeter la proposition israélo-américaine", a déclaré M. Abbas au Conseil de sécurité de l'ONU, qui s'était réuni pour discuter du plan américain.
Le rejet palestinien du plan de paix découle des mesures unilatérales que ce projet prétend mettre en place, ainsi que du fait qu'il ne dispose d'aucune légitimité internationale, et va à l'encontre de l'Initiative de paix arabe, a réitéré M. Abbas.
"Il revient à nier la légitimité des droits des Palestiniens, ainsi que notre droit à l'autodétermination, à la liberté et à l'indépendance dans notre propre Etat. Il légitime en outre des pratiques illégales, comme la colonisation, la confiscation et l'annexion des terres palestiniennes", a-t-il ajouté.
"Je réaffirme que ce plan - ou une quelconque partie de ce plan - ne peut en aucun cas être considéré comme un document de référence international pour les négociations. Il s'agit d'un plan préventif israélo-américain qui vise à mettre un terme définitif à la question de la Palestine. Nous l'avons rejeté parce qu'il considère que Jérusalem-Est ne relève plus de la souveraineté palestinienne. Cela seul nous suffit à rejeter ce plan", a-t-il déclaré.
Il a averti que ce plan coupait également court à la question des réfugiés palestiniens, détruisant ainsi toutes les bases qui auraient permis un véritable plan de paix. Il revient à rejeter tous les accords et obligations qui visent à créer deux Etats respectant les frontières d'avant 1967, a affirmé M. Abbas.
"Ce plan n'apportera ni paix ni stabilité à la région. Nous n'accepterons donc pas ce plan. Nous allons nous opposer à son application sur le terrain", a-t-il indiqué.
La réunion du Conseil de sécurité de mardi a été demandée par la Tunisie et l'Indonésie, après que le président américain Donald Trump a révélé le 28 janvier un plan de paix controversé pour le Moyen-Orient. Ce plan de paix appelle à une solution à deux Etats, tout en reconnaissant cependant Jérusalem comme "capitale indivisible" d'Israël. Il a été immédiatement rejeté par la Palestine, par le monde arabe et par plusieurs autres pays.
Avant la réunion de mardi, les quatre pays de l'Union européenne (UE) qui siègent en ce moment au Conseil de sécurité des Nations unies - la Belgique, l'Estonie, la France et l'Allemagne - ainsi que la Pologne, qui vient juste de quitter le Conseil, ont déclaré dans un communiqué conjoint que le plan américain "s'écarte des paramètres convenus au niveau international".