Dernière mise à jour à 10h17 le 13/05
"Le confinement nous a coûté près de 6% de croissance annuelle", a déclaré mardi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans une interview à la radio France Inter.
Dans son point de conjoncture mensuelle publiée mardi, la BdF a rappelé l'estimation faite par l'INSEE d'une chute du PIB à -5,8%, expliquant que ces données "confortent le diagnostic d'ensemble, ainsi que la décomposition des chocs sectoriels avec, à fin mars, une baisse presque deux fois plus forte dans la construction que dans l'industrie ou les services marchands, alors que l'agriculture et les services non marchands sont restés relativement épargnés".
Selon la banque centrale, l'activité a baissé de 27% en avril, un repli légèrement moins élevé que les 32% estimés dans sa dernière conjoncture. Les paiements bancaires ont baissé de 30% en avril, après une baisse de 40% en mars. Une légère amélioration qui s'observe également dans les secteurs les plus exposés aux mesures de confinement, soit l'industrie manufacturière hors agro-alimentaire, la construction et les services marchands non financiers et non immobiliers (qui représentent ensemble 55% du PIB), avec une baisse d'environ 40% de l'activité en avril, contre 50% en mars.
L'amélioration est concentrée dans les secteurs de l'industrie manufacturière hors agro-alimentaire, la cokéfaction-raffinage et les services marchands. La perte d'activité dans la construction resterait néanmoins très importante, de l'ordre de 75%, ainsi que dans le secteur regroupant le commerce, le transport, l'hébergement et la restauration qui accuse un repli de 47% de son activité en avril.
Les services financiers et immobiliers restent peu impactés par la crise sanitaire du COVID-19, avec une baisse de 3% de leur activité, tout comme l'agriculture et l'industrie agroalimentaire (-3%). Concernant le dispositif des prêts garantis par l'Etat (PGE), 90% des TPE (moins de 10 salariés) en ont fait la demande avec un taux de refus "très faible, entre 2 et 3%", a indiqué M. Villeroy de Galhau.
Pour mai, les chefs d'entreprise interrogés par la BdF dans son point de conjoncture anticipent un redémarrage "partiel" de leurs activités. "L'ambition est de regagner 10 points" en mai, a déclaré le gouverneur, expliquant que "la confiance des ménages sera le facteur essentiel pour transformer cette épargne supplémentaire en consommation".
La Banque de France publiera le 9 juin prochain sa prévision de croissance annuelle, anticipant une baisse plus importante que 6% du PIB. "La perte sur l'ensemble de l'année sera plus élevée que cela, puisque pendant le redémarrage, l'activité reste partielle," a-t-il prévenu.