Dernière mise à jour à 09h16 le 28/05
Dans un contexte toujours marqué par la crise du nouveau coronavirus, la confiance des ménages français est de nouveau en baisse en mai, reculant de deux points, selon les chiffres publiés mercredi par l'INSEE.
La proportion de ménages estimant "qu'il est opportun de faire des achats importants" remonte toutefois fortement (+15 points), mais reste en deçà de son seuil habituel. La part des ménages estimant "qu'il est opportun d'épargner" augmente de 9 points, mais reste inférieure à sa moyenne de longue période.
Le solde d'opinion des ménages sur "le niveau de vie futur en France" reste stable à -71, soit le plus bas niveau depuis le début de l'enquête, alors que la part des ménages qui considèrent "que le niveau de vie en France s'est amélioré au cours des douze derniers mois" baisse nettement en mai (-17 points).
"L'activité économique repart, prudemment mais nettement, dans la plupart des grands secteurs : industrie, construction, services. La perte d'activité liée à la crise sanitaire serait désormais de l'ordre de -21% (contre -33% estimé début mai)", a indiqué l'Institut national de la statistique et des études économiques, estimant que l'économie française "fonctionnerait à environ quatre cinquièmes de son niveau d'avant crise (contre seulement deux tiers pendant le confinement)".
Concernant le climat des affaires, il se redresse légèrement en mai dans l'industrie manufacturière, mais il reste "très dégradé", selon les chefs d'entreprise interrogés par l'INSEE, qui ajoute que "les soldes d'opinion relatifs aux perspectives de production se redressent nettement, tandis que celui lié à l'activité passée continue de chuter".
Enfin, le solde d'opinion des industriels sur leurs perspectives personnelles de production pour les trois prochains mois "se redresse nettement, après avoir chuté très brutalement et atteint -68 en avril, son plus bas niveau depuis que la série existe (1976)".
Une vaste majorité des chefs d'entreprise du bâtiment interrogés en mai signalent que leur activité a baissé ces trois derniers mois, selon l'enquête de l'INSEE, et le climat conjoncturel du commerce de gros "chute lourdement" par rapport à l'indicateur en mars, avec une baisse de 31 points, ramenant le seuil à 66 contre 100 qui est la moyenne de longue période.
En faisant l'hypothèse qu'au mois de juin, l'économie française comble le tiers de l'écart qui la sépare encore de son niveau d'avant crise, le PIB trimestriel pourrait diminuer d'environ 20% au deuxième trimestre 2020 (après -5,8% au premier trimestre), a indiqué l'INSEE, évoquant "un chiffre vertigineux, mais à la hauteur, si l'on peut dire, de ce qui s'est passé ces derniers mois dans le monde".
L'impact économique de la crise sanitaire semble ne pouvoir être enrayé sur l'année 2020 puisque selon l'INSEE, "même si l'activité économique revenait intégralement à son niveau d'avant crise dès le mois de juillet, le PIB français diminuerait de 8% sur l'année 2020. Or, un retour aussi rapide à la normale semble peu réaliste".