Dernière mise à jour à 10h25 le 23/07
L'accord sur le plan de relance européen - 750 milliards d'euros - obtenu au terme de quatre jours de négociations est diversement apprécié en France. Alors que les uns qualifient cet accord "d'historique", d'autres se montrent peu satisfaits et s'interrogent sur la question du financement de l'emprunt.
"Un jour historique pour l'Europe ! " a réagit le président Français Emmanuel Macron sur Twitter dès l'annonce de l'accord sur le plan de relance européen. Puis autour du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire de qualifier ce compromis entre les 27 "d'acte de naissance d'une nouvelle Europe" sur Franceinfo.
Pour la majorité présidentielle l'accord sur le plan de relance est une avancée notable avec, notamment le principe d'un emprunt collectif "jamais arrivé", une distribution majoritaire des subventions pour les pays les plus pauvres.
Plusieurs personnalités politiques comme l'ancien président socialiste, François Hollande, ou encore l'ancien Premier ministre de droite, Jean Pierre Raffarin, ont salué l'adoption de ce plan européen qui "marque un progrès majeur dans la solidarité entre les 27".
Mais pour les partis d'opposition, il s'agit d'une "opération de communication" de l'Elysée qui n'a rien avoir avec la réalité. "C'est un très mauvais accord pour tout le monde, notamment pour les Français", a expliqué le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
Selon M. Mélenchon, les pays dits "frugaux" vont moins cotiser au budget de l'Europe qu'auparavant, et "c'est les Français qui vont payer à leur place des sommes qui sont nécessaires. Et cela coûtera 20 milliards aux Français, qui vont payer plus et toucher moins" a-t-il indiqué.
La présidente du Rassemblement national (extrême droite) Marine Le pen a aussi qualifié pour les mêmes raisons le plan de relance de "pire accord pour la France". "Macron sacrifie notre avenir et notre indépendance : impôts européens, abandon de notre agriculture, engagement financier colossal du pays...", a tweeté Marine Le Pen, précisant que la France "va contribuer à un fonds en étant contributeur déficitaire".
A droite également le sujet soulève les mêmes interrogations : le remboursement de la dette commune, notamment la part des pays "frugaux". Et à l'instar des politiques, l'appréciation des syndicats sur cet accord européen n'est pas la même. La CFDT a affiché publiquement son soutien à ce plan de relance de 750 milliards d'euros dans une lettre adressée au président Macron, bien avant son adoption.
Pour Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, ce plan de relance "à la capacité de restaurer enfin la confiance dans l'Europe que les citoyens ont perdue lors de la dernière crise". Alors que Force ouvrière (FO), a préféré mettre en garde quant aux contreparties qui pourraient être exigées, notamment en "termes de rigueur budgétaire ou de réformes structurelles".
Le syndicat a promis de veiller avec attention, à la manière dont cet accord sera mis en oeuvre. "Les plans nationaux de relance ne doivent pas devenir de nouveaux plans d'austérité" a prévenu FO dans un communiqué.
L'adoption de ce plan de relance européen a également inspiré les éditorialistes qui ont abordé sous des angles différents ce sujet qui divise. Dans un éditorial intitulé "Plan de relance : l'union européenne entre fractures et relance", Challenges un magazine hebdomadaire est revenu longuement sur les "éternelles divisions" des pays membres de l'Ue.
"Unie dans la diversité... L'Europe n'a jamais porté aussi bien sa devise", raille à son tour l'éditorialiste du Figaro. Alors que pour celui des Echos, quotidien d'information économique, "l'accord sur le plan de relance constitue une étape historique dans la construction européenne, et ouvre des perspectives d'avenir en matière fiscale".