Dernière mise à jour à 09h39 le 19/02
Les responsables russes ont dénoncé jeudi l'appel de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) à Moscou pour faire libérer le détracteur du Kremlin Alexeï Navalny, une affaire qui élargit le fossé entre la Russie et l'Europe.
La CEDH a déclaré mercredi dans un communiqué de presse qu'elle avait décidé mardi de demander au gouvernement russe de libérer sans délai M. Navalny.
"La décision de la CEDH est illégitime et démontre une tentative flagrante d'interférer dans des poursuites judiciaires internes à la Russie, ce qui est inacceptable", a indiqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Même si la Russie ne cherche pas la confrontation, une telle "décision hâtive, clairement subjective, soulève de nombreuses questions", a-t-il ajouté.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, estime que la demande de la CEDH nuit gravement à la crédibilité de cette institution.
"Cette décision a des conséquences désastreuses pour le droit international car il est impossible d'utiliser indéfiniment des instruments juridiques à des fins politiques", a-t-elle noté.
Le ministre russe de la Justice, Konstantin Tchouïtchenko, a qualifié d'injustifiée la décision de la CEDH et a affirmé que cela représentait une ingérence grossière dans les affaires judiciaires d'un Etat souverain.
La CEDH n'a présenté aucune donnée factuelle qui puisse mener à une telle conclusion, a-t-il ajouté.
Plus tôt ce mois-ci, un tribunal moscovite a remplacé la peine avec sursis infligée à M. Navalny en 2014 par trois ans et demi de prison ferme. L'activiste âgé de 44 ans a fait appel de ce jugement et demandé l'aide de l'Europe.
L'affaire Navalny a entraîné des manifestations et des arrestations dans les grandes villes russes tandis que la Russie et plusieurs pays européens ont mutuellement expulsé leurs diplomates.
L'Union européenne envisage des sanctions économiques sévères contre la Russie, qui a menacé de rompre ses relations avec le bloc.