Dernière mise à jour à 09h08 le 07/04
"L'Etat va devenir le premier actionnaire d'Air France" avec un apport d'un milliard d'euros au capital, soit presque 30%, a annoncé mardi le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, au lendemain du feu vert de la Commission européenne.
Il a également indiqué sur France Inter que le prêt apporté l'an dernier par l'Etat français à la compagnie aérienne, à hauteur de 3 milliards d'euros, allait devenir une aide définitive.
"C'est une bonne nouvelle pour Air France et pour tous les Français. Nous avions fait un prêt de trois milliards d'euros sur quatre ans. Ce prêt, nous allons le transformer en participation de l'Etat, en fonds propre, dans l'entreprise. Ils vont devenir une aide définitive. C'est une aide de long terme", a expliqué M. Le Maire.
Le ministre est revenu plus en détail sur certaines contreparties concédées par l'Etat français. "Nous allons céder 18 créneaux d'Air France sur Orly. Pourquoi la négociation avec la Commission européenne a été si longue et si dure? La Commission nous en demandait 24, cela semblait excessif. Dix-huit, c'est un chiffre raisonnable, qui représente 4% des créneaux dont dispose Air France sur Orly", a-t-il souligné.
Bruno Le Maire a également indiqué que la France avait négocié avec la Commission européenne que les compagnies qui récupéreront ces créneaux "respectent rigoureusement les règles sociales ou fiscales de l'Etat français. C'aurait été de la concurrence injuste".
L'Etat a fixé plusieurs conditions à la direction d'Air France pour l'attribution de ce nouvel apport public. "C'est au directeur général de la compagnie de négocier cela avec ses salariés, mais ce n'est pas un chèque en blanc, l'Etat n'apporte pas son soutien sans demander des contreparties à Air France", a prévenu le ministre de l'Economie.
"Il y a déjà un travail lourd qui a été engagé par Air France, tout cela est dans la bonne direction. Il y a des choix difficiles qui ont été faits, notamment pour la compagnie Hop!, des efforts importants qui ont été faits par les salariés. Il faudra poursuivre dans cette direction, soyons clairs", a-t-il affirmé.
Autre condition, Air France devra tenir son engagement de réduire de 50% ses émissions de CO2 par passager et par kilomètre d'ici à 2030. "Elle doit devenir la compagnie la plus responsable de la planète (...) Si nous faisons ce choix stratégique, c'est parce qu'Air France est stratégique, parce que derrière il y a le tourisme et le soutien au tourisme, et derrière il y a les 400.000 emplois de l'industrie aéronautique", a souligné M. Le Maire.