Dernière mise à jour à 08h41 le 23/04
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a appelé jeudi à un prix "robuste" du carbone afin de lutter contre les changements climatiques, avertissant que sans cela, "nous n'atteindrons pas nos objectifs de stabilisation du climat".
Un prix robuste du carbone enverrait "un signal de marché essentiel" aux producteurs et aux consommateurs dans tous les secteurs de l'économie, a fait remarquer Mme Georgieva lors du Sommet des dirigeants sur le climat, organisé virtuellement par les Etats-Unis.
La tarification du carbone a prouvé qu'elle contribuait à faire progresser les investissements dans les énergies renouvelables, la mobilité électrique, les bâtiments économes en énergie, le reboisement et d'autres activités respectueuses du climat, tout en ayant un impact positif sur la croissance et l'emploi et en réduisant les émissions de carbone, a affirmé Mme Georgieva.
"Les revenus provenant du carbone peuvent également aider à assurer une transition juste, en compensant les ménages pour les augmentations de prix, et en aidant les entreprises et les travailleurs à passer d'activités à fortes émissions à des activités à faibles émissions de carbone", a-t-elle poursuivi.
Selon une analyse du FMI, une combinaison de hausse constante du prix du carbone et d'investissement dans les infrastructures vertes permettrait de faire augmenter le produit intérieur brut (PIB) mondial de plus de 0,7% par an au cours des 15 prochaines années, et de créer des millions de nouveaux emplois.
Soulignant que la tarification du carbone était en train de se développer, la directrice du FMI a toutefois déclaré que le prix mondial moyen devait passer des 2 dollars par tonne actuels à 75 dollars par tonne d'ici 2030 si l'on voulait parvenir à une réduction des émissions conforme aux objectifs de l'Accord de Paris sur le climat.
Mme Georgieva a indiqué que le FMI proposait un prix plancher international du carbone pour les grands émetteurs, tels que les membres du Groupe des Vingt (G20). Mettre l'accent mis sur un prix minimum du carbone au sein d'un petit groupe de grands émetteurs permettra en effet de faciliter un accord qui couvrirait jusqu'à 80% des émissions, a-t-elle expliqué.
Elle a noté qu'un tel prix plancher devrait être "pragmatique" et "équitable", avec des prix "différenciés" en fonction des différents niveaux de développement économique des pays concernés.