Dernière mise à jour à 09h40 le 29/04
Le gouvernement français a présenté mercredi son nouveau projet de loi sur la "prévention d'acte de terrorisme et sur le renseignement" pour faire face à une menace devenue endogène et plus difficile à repérer.
Ce projet de loi antiterroriste, annoncé une semaine après l'attaque meurtrière de Rambouillet, a un double objectif : "s'adapter aux nouvelles menaces moins faciles à détecter et prendre appui sur les nouveaux outils liés aux nouvelles technologies", a expliqué le Premier ministre français Jean Castex.
Le chef du gouvernement français, en compagnie de ses ministres de l'Intérieur et de la Justice, a cité les deux dernières attaques terroristes perpétrées en France comme exemple de cette nouvelle menace.
"L'attaque de Rambouillet, l'assassinat de Samuel Paty ont été le fait d'individus isolés, le plus souvent inconnus des services de renseignement, et sans forcément avoir de lien avec de réseaux terroristes constitués", a-t-il indiqué.
Et ces "nouveaux" terroristes ont désormais recours aux nouvelles technologies, notamment Internet et les réseaux sociaux, abandonnant le téléphone classique. D'où l'importance de ce texte de loi qui permettra de donner "à nos services plus de moyens pour détecter, suivre, et agir y compris par une veille accrue sur les réseaux sociaux", a défendu M. Castex.
Les neufs derniers attentats survenus en France ont été commis par des gens qui n'ont pas été fichés, ou prouvés comme étant particulièrement radicalisés, a fait remarquer le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
"Depuis novembre 2015, aucun attentat n'a été commis par des gens qui revenaient du théâtre irako-syrien. On est tout simplement passé d'une menace qui était exogène à une menace très endogène, plus difficile à suivre", a-t-il expliqué.
Le ministre de l'Intérieur a déclaré que plus de 36 attentats ont été déjoués depuis 2017 en France. Et cela a été possible en partie grâce aux moyens déployés, notamment le recrutement de 1.900 policiers de plus à la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et aux renseignements territoriaux.
Par ailleurs, le gouvernement a également annoncé un second projet de loi relatif à la gestion de la sortie de la crise sanitaire. Cette perspective d'un retour progressif à une vie normale nécessite une adaptation des outils juridiques, notamment la sortie de l'état d'urgence sanitaire.