Dernière mise à jour à 08h48 le 17/08
Les Nations Unies et plusieurs pays tels que le Pakistan, l'Iran, la Russie et l'Inde suivent avec inquiétude l'évolution rapide de la situation en Afghanistan, où les talibans viennent de reprendre la capitale Kaboul au gouvernement soutenu par les Etats-Unis.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé lundi à des efforts pour défendre les droits de l'homme en Afghanistan, où le chaos règne en ce moment même autour des pistes de décollage de l'aéroport international de Kaboul.
Au cours d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur l'Afghanistan, organisée alors même que les talibans étaient en train de s'emparer de la capitale afghane, M. Guterres a également appelé à empêcher le pays de redevenir un refuge pour les organisations terroristes.
Il a appelé la communauté internationale à être unie et à utiliser tous les moyens disponibles pour assurer deux principes : "préserver le droit humanitaire international et les droits et libertés de toutes les personnes", et "faire en sorte que l'Afghanistan ne soit plus jamais utilisé comme une plateforme ou un refuge pour les organisations terroristes".
Lundi, le Comité national de sécurité (NSC) du Pakistan s'est réuni pour discuter en profondeur de la situation émergente en Afghanistan, et a souligné que le principe de non-ingérence en Afghanistan devait être respecté, selon un communiqué publié par le bureau du Premier ministre.
"Le NSC a noté avec satisfaction que des violences majeures avaient jusqu'à présent pu être évitées, et a appelé toutes les parties en Afghanistan à respecter l'état de droit, à protéger les droits humains fondamentaux de tous les Afghans, et à veiller à ce que le sol afghan ne soit utilisé par aucune organisation terroriste contre un autre pays", ajoute le communiqué.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a promis lundi que l'Iran soutiendrait la stabilité en Afghanistan, et a appelé à un "accord national" entre tous les groupes afghans.
"La défaite militaire et le retrait des Etats-Unis d'Afghanistan doivent devenir une opportunité de restaurer la vie, la sécurité et la paix durable dans le pays", a affirmé M. Raïssi, cité par le site officiel de la présidence iranienne.
A Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est entretenu lundi par téléphone avec son homologue kirghize Rouslan Kazakbaev, afin de discuter des récents événements en Afghanistan et de leur impact sur les pays d'Asie centrale.
La conversation a eu lieu à l'initiative de la partie russe, a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Selon une déclaration du porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Arindam Bagchi, le gouvernement indien suit de près l'évolution de la situation, et est en contact permanent avec les représentants de la communauté indienne en Afghanistan.
Les vols commerciaux ayant été suspendus à l'aéroport de Kaboul, le gouvernement attend la reprise des vols pour relancer le processus de rapatriement, a ajouté M. Bagchi.
Le ministère des Affaires étrangères du Bangladesh a déclaré lundi dans un communiqué que le pays observait attentivement l'évolution de la situation en Afghanistan, une situation qui pourrait avoir un impact sur toute la région et au-delà.
Rappelant que l'Afghanistan était membre de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR) et faisant partie intégrante de l'Asie du Sud, le communiqué souligne qu'un gouvernement afghan démocratique, pluraliste et choisi par le peuple est la seule garantie de la stabilité et du développement du pays.
Le même jour au Sri Lanka, la presse locale a rapporté que les talibans avaient appelé le gouvernement sri-lankais à ne pas les considérer comme des terroristes, mais plutôt comme des combattants de la liberté.
Selon le Daily Mirror, le porte-parole des talibans et négociateur international Suhail Shaheen a déclaré que les sites bouddhistes d'Afghanistan ne courraient aucun risque sous un gouvernement dirigé par les talibans.