Dernière mise à jour à 09h08 le 25/08
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré mardi que les dirigeants du G7 avaient convenu qu'aider le peuple afghan à faire face à la situation actuelle était un "devoir moral" collectif.
"Nous avons tous convenu qu'il était de notre devoir moral d'aider le peuple afghan et de lui fournir tout le soutien possible", a indiqué Mme von der Leyen lors d'une conférence de presse donnée à l'issue d'une réunion des dirigeants du G7.
(Xinhua/Zheng Huansong)
"Pour protéger les plus vulnérables, une coopération globale est clairement nécessaire, et c'est ainsi que la situation doit être abordée dès à présent. Ces personnes ne doivent pas tomber entre les mains des passeurs, elles ont besoin de voies sûres (pour quitter le pays)", a-t-elle ajouté.
Elle a indiqué que la Commission allait proposer de quadrupler l'aide humanitaire provenant du budget de l'Union européenne (UE), la faisant passer à plus de 200 millions d'euros (236 millions de dollars américains) pour l'année 2021. "Cela permettra de répondre aux besoins les plus urgents des Afghans, en Afghanistan mais aussi dans les pays voisins qui les accueillent", a-t-elle indiqué.
Mme von der Leyen a cependant précisé que toute future aide au développement en Afghanistan devait être "soumise à conditions". "Elle a toujours été soumise à conditions, en étant notamment liée aux valeurs fondamentales, aux droits humains et bien sûr aux droits des femmes", a-t-elle indiqué.
L'UE a mis de côté un milliard d'euros pour contribuer au développement de l'Afghanistan au cours des sept prochaines années, mais cette aide sera gelée jusqu'à ce que le bloc ait pu voir "des garanties solides et des mesures crédibles montrant que ces conditions sont remplies", a déclaré Mme von der Leyen.
Au cours de la même conférence de presse, Charles Michel, président du Conseil européen, a appelé les nouvelles autorités afghanes à laisser passer tous les citoyens étrangers et tous les Afghans qui souhaiteraient se rendre à l'aéroport.
"Nous avons également abordé cette question avec nos amis et partenaires américains, en discutant notamment de deux aspects particuliers : d'une part, la nécessité de sécuriser l'aéroport aussi longtemps qu'il sera nécessaire pour mener à bien les opérations ; et d'autre part, un accès juste et équitable à l'aéroport pour tous les ressortissants éligibles à une évacuation", a indiqué M. Michel.
"Aujourd'hui, il est encore trop tôt pour décider du type de relations que nous allons développer avec les nouvelles autorités afghanes. Nous appelons à un règlement politique inclusif (de la crise), et si nous voulons rester une influence positive pour le peuple afghan, notamment en soutenant ses besoins fondamentaux, nous devrons traiter avec les nouvelles autorités. Cela sera soumis à des conditions strictes, notamment concernant les actes et l'attitude du nouveau régime", a-t-il ajouté.
Dans une déclaration conjointe publiée à l'issue d'une réunion d'urgence virtuelle, les dirigeants des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l'Italie, de la France, de l'Allemagne, du Canada et du Japon ont appelé "au calme et à la retenue, afin d'assurer la sécurité des citoyens afghans et étrangers vulnérables et d'empêcher une crise humanitaire".
Les dirigeants du G7 ont également exprimé leur "grave inquiétude quant à la situation en Afghanistan".