Dernière mise à jour à 09h32 le 02/02
La Turquie n'approuvera pas la demande d'adhésion de la Suède à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) tant que le pays continuera d'autoriser l'autodafé du Coran lors de manifestations, a déclaré mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan, ajoutant que la position de son pays par rapport à la demande d'adhésion de la Finlande au bloc militaire était positive.
"La Suède ! Ce n'est même pas la peine d'essayer. Nous ne pouvons pas dire 'oui' à votre adhésion à l'OTAN tant que vous continuerez d'autoriser que mon livre sacré, le Coran, soit brûlé et déchiré", a souligné M. Erdogan devant le Parlement.
"Notre position vis-à-vis de la Finlande est positive, mais pas vis-à-vis de la Suède", a-t-il ajouté.
La réaction d'Ankara contre la demande d'adhésion de Stockholm à l'OTAN intervient après que le pays nordique a permis la tenue de récentes manifestations au cours desquelles le Coran a été brûlé, et dans le contexte du problème de l'extradition des individus affiliés à des groupes anti-Turquie.
La police suédoise a autorisé une manifestation en janvier au cours de laquelle un politicien d'extrême droite a brûlé un exemplaire du Coran devant l'ambassade de Turquie à Stockholm.
La Suède et la Finlande ont formellement envoyé leurs demandes d'adhésion à l'OTAN en mai 2022. La Turquie, membre de l'OTAN, s'y est d'abord opposée au motif de leur soutien à des organisations kurdes anti-Turquie et des dissidents politiques.
Un mois plus tard, la Turquie, la Suède et la Finlande sont parvenus à un mémorandum d'accord avant le sommet de l'OTAN à Madrid.
En vertu de ce mémorandum, la Turquie a accepté de lever son veto sur les demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède, les deux pays s'engageant en retour à soutenir la lutte de la Turquie contre le terrorisme et à répondre "de façon rapide et exhaustive aux demandes d'expulsion ou d'extradition de suspects terroristes en attente".
Le Parlement turc n'a pas ratifié les demandes d'adhésion à l'OTAN des deux pays nordiques à ce jour car, selon lui, ils n'ont pas encore répondu aux demandes de la Turquie.
