Photo d'archive prise le 27 avril 2012 montrant la poignée de main entre Li Keqiang (à gauche) et le président russe Vladimir Poutine à Beijing, en Chine. |
TEMPERAMENT D'ERUDIT
Né en 1955 dans la province de l'Anhui, dans l'est de Chine, M. Li a passé les années déterminantes de sa jeunesse sous l'égide du professeur Li Cheng, un maître de la culture chinoise de l'Institut provincial de recherche sur l'histoire culturelle de l'Anhui, pour apprendre la sinologie, le chinois et à la culture chinoise.
Cette expérience rare, couplée à son éducation à l'Université de Pékin, a fait de lui une personne érudite, éloquente et vive d'esprit.
"Je suis ici pour non seulement acquérir des connaissances, mais aussi cultiver mon tempérament et développer un style d'étude", a-t-il écrit dans un essai pour expliquer son amour pour l'Université de Pékin.
En août dernier, il a prononcé un discours en anglais à l'Université de Hong Kong, et les participants ont été impressionnés par son tempérament d'érudit, sa discrétion et son attitude amicale.
Le dirigeant érudit a également présenté beaucoup d'enthousiasme et un esprit ouvert dans les affaires étrangères. Au début cette année, il s'est rendu en Espagne, en Allemagne et au Royaume-Uni, participant en neuf jours à 46 activités.
Il a signé des articles dans d'importants médias de ces pays européens afin d'expliquer le développement de la Chine et a procédé à des échanges approfondis avec les hommes d'Etat pour faciliter la coopération entre la Chine et l'Europe.
En octobre dernier, M. Li a conduit une délégation en République populaire démocratique de Corée et en République de Corée pour atténuer les tensions dans la péninsule coréenne.
C'était la première fois qu'un dirigeant chinois se rendait successivement dans ces deux pays. Il s'agissait également d'une importante manoeuvre diplomatique de la Chine pour favoriser la paix en Asie du Nord-Est.
Lors de sa tournée en Europe en avril, qui l'a mené en Russie, en Hongrie, en Belgique et au siège de l'UE à Bruxelles, Li Keqiang a prononcé des discours, assisté à des activités économiques et mené des échanges avec des hommes d'Etat étrangers.
Lors de la première Conférence de haut niveau sur le partenariat pour l'urbanisation UE-Chine, Li Keqiang et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso ont signé une déclaration conjointe pour cimenter la cooperation sur le développement urbain durable.
Au cours de sa rencontre avec le président élu russe et Premier ministre Vladimir Poutine, M. Li a proposé une solution mutuellement bénéfique mettant l'accent sur l'intégration vers le haut et le bas, qui a donné un nouvel élan à la coopération sino-russe en matière de pétrole et de gaz.
Toutes ces activités ont permis d'avoir un aperçu de la prospective et des capacités de Li Keqiang en matière d'affaires étrangères.
Li Keqiang aime lire des oeuvres en anglais pendant ses loisirs et surveille de près les dernières évolutions économiques et technologique sdans le monde.
Il y a quelques années, il a demandé aux think tanks du Conseil des Affaires d'Etat d'étudier "le piège du revenu intermédiaire" et "la croissance inclusive", selon la proposition de la Banque mondiale et de la Banque asiatique de développement.
"La troisième révolution industrielle" de Jeremy Rifkin, président de la Fondation pour les tendances économiques, a aussi attiré l'attention de Li Keqiang. Il a ainsi demandé à la Commission nationale du développement et de la réforme ainsi qu'au Centre de recherche sur le développement du Conseil des Affaires d'Etat de prêter une attention particulière à la recherche et a donné ses toutes dernières instructions début décembre.
Après la publication dans un magazine étranger sur les sciences d'une recherche prédisant que la glace de méthane se trouvant dans la mer pourrait être une importante source d'énergie de remplacement, M. Li a immédiatement ordonné au ministère du Territoire et des Ressources de suivre de près les études en la matière.
M. Li aime les livres et a une très bonne mémoire. A travers des façons de penser divergentes, il peut faire un lien entre la recherche dans de nombreux domaines pionniers avec les oeuvres classiques chinoises.
Il préfère les discours impromptus, parler en face à face, poser des questions en profondeur, trouver la nature des problèmes et créer des solutions immédiates si possible.
La lecture a non seulement contribué à élargir la vision de Li Keqiang, mais aussi à cultiver son caractère. Il vit une vie digne et n'a jamais permis à sa famille ou à ses employés de chercher des profits personnels en son nom, a indiqué un de ses collègues.
Cheng Hong, l'épouse de Li Keqiang, est professeur d'anglais au département de langues étrangères de l'Université des études économiques et commerciales de la Capitale. Le couple a une fille.