Sangye ouvre rarement sa chambre aux visiteurs. La pièce est sombre et froide et gardée par un chien dogue tentant de briser sa chaîne.
Pourtant, à l'intérieur de cette chambre pas de diamants ou d'or, mais un tas de graines.
L'homme âgé de 28 ans, est un spécialiste de la recherche en médecine tibétaine de la base d'expérimentation du comté de Mainling, connu localement comme «la terre des herbes», dans la préfecture de Nyingchi, la région autonome du Tibet.
La base emploie environ 300 locaux pour planter les graines que Sangye s'acharne à cueillir dans la nature.
«Peu de gens connaissaient la médecine tibétaine dans le passé. Mais de plus en plus de personnes en Chine et dans le monde commencent à se pencher sur la science de l'ancienne médecine, des herbes tibétaines sont en train de disparaître», a-t-il expliqué.
Mainling se situe sur le cours moyen du fleuve Yarlung Zangbo, entre les monts Tangula et les montagnes de l'Himalaya à une moyenne de 3700 mètres d'altitude. Le comté est considéré être à l'origine de la science médicale tibétaine.
Le gouvernement local a déclaré que Mainling disposait de près de 3800 types de plantes et 680 types de champignons macro. Il y a environ 1300 ans, le fondateur de la science médicale tibétaine, Yuthok Yonten Gonpo, aurait formé des médecins dans la Grotte du comté de Ganlu.
Cependant, Sangye pense les habitants ont creusé la plupart des herbes qu'ils pouvaient trouver. Certaines de ces herbes sont si rares qu'il a fallu à Sangye et deux de ses collègues plus de six mois pour recueillir moins d'un demi kg de semences de grandes feuilles de gentiane, un ingrédient clé pour le traitement des rhumatismes.
Sangye se souvient que les grande feuille de gentiane poussaient «partout» quand il était enfant, il a commencé a suivre son grand-père pour cueillir des herbes quand il avait 4 ans.
«Il est temps pour nous de planter pour protéger les espèces sauvages et penser aux générations à venir», a déclaré le spécialiste, qui est également diplômé de la faculté de médecine tibétaine traditionnelle.
"La domestication des plantes sauvages n'est pas facile et nécessite un contrôle minutieux des conditions, y compris l'exposition au soleil, la température et l'humidité. Nous n'avons pas assez de personnel qualifié pour faire de la recherche et en même temps former les agriculteurs.
«C'est un projet à long terme».
Pema Yeshi a déclaré que le système écologique du plateau est très fragile. Le gouvernement local a interdit l'exploitation forestière dans les années 1990 et la politique a réduit les revenus de beaucoup de gens.
«Nous avons établi une base des plantes, formé plus de 1000 personnes, qui s'est développé en un projet de démonstration qui encourage les habitants à se tourner vers une entreprise à haut rendement."
Le gouvernement du district a également distribué des semences gratuitement et subventionne les agriculteurs, à raison de 8 100 yuans (1 300 dollars) pour chaque hectare de terres d'herbes étant en pleine croissance actuellement. Quand la récolte est prête, le comté achète les herbes et les vend sur le marché.
La base a réussi à planter 11 espèces d'herbes, telles que le safran, sur une surface de 8 hectares. De plus en plus d'agriculteurs qui vivent à proximité sont passés des produits agricoles aux herbes sur 12 hectares de terrain depuis 2010.
A 48 ans, Zomkyi, qui collecte les herbes, a déclaré que ces plantes qui poussent ont non seulement généré 30 000 yuans de revenus pour sa famille cette année, mais également changé son mode de vie. Sa famille a dû se rendre dans les montagnes pour trouver des herbes il y a quatre ans.
«Pour chaque voyage, nous avons apporté de la nourriture, des boissons et des tentes avec nous et passé une semaine dans les montagnes. C'était très dangereux. Certaines plantes poussent sur les falaises."
Zomkyi a indiqué que dorénavant elle n'aura plus à risquer sa vie.