La Chine explore activement des débouchés commerciaux pour accroître sa part de marché, sur le plan mondial, de lancement de satellites,et ce dans une tentative de défier les américains et européens qui dominent ce domaine.
La China Great Wall Industry Corp (une filiale de la China Aerospace Science and Technology Corp), présente cette année à la 50e édition du Paris Air Show, la prochaine génération de sa fusée longue portée, la Longue Marche 5, qui devrait être lancée en 2015.
La China Great Wall, est le seul fournisseur commercial du pays dans le secteur du Lancement international et de pouvoir assurer des services de livraison de satellites sur orbite, profite également de l'événement parisien pour présenter ses fusées Long March, ses plates-formes de télécommunication par satellites, ainsi que ses satellites météorologiques et de télédétection, dans l'espoir d'attirer plus de potentiels clients internationaux, a déclaré Zhou Yuanying, la directrice générale adjointe de la division des services de lancement de la société.
La Chine a lancé 19 satellites en 2012, soit pour la première fois, plus que les Etats-Unis.
Le pays vise à accroître sa part de marché dans le domaine du lancement des satellites de 15% en 2020, selon un rapport de l'Agence de presse Xinhua. La nation compte actuellement environ 3% de parts de marché et ses principaux clients sont les pays d'Asie, d'Amérique latine et d'Afrique.
Depuis 2005, la Chine a lancé des satellites pour le Nigeria, le Venezuela et le Pakistan, et en avril pour la Turquie, l'Argentine et l'Équateur, après l'envoi de trois autres satellites en orbite.
Zhou Yuanying a expliqué que la Chine fondait son offre sur une combinaison d'une grande fiabilité et d'un coût raisonnable, mais elle a reconnu que le paye était confronté à des obstacles pour accéder aux marchés américains et européens.
Les Etats-Unis, par exemple, ont interdit l'exportation et le transfert de satellites chinois, ainsi que le lancement de satellites avec des composants américains en Chine. Les analystes estiment que ces restrictions ont contribué à renforcer la dominance des USA dans ce secteur.
Le continent américain a généré des revenus de 1,9 milliards de dollars de services de lancement en 2011, ce qui représente 39% de la part du marché mondial (l'Europe a représenté 25% du marché et la Russie 19%), selon un rapport publié par la US Satellite Industry Association.
La responsable explique que la Chine cherche les moyens de compenser les restrictions sur le marché, notamment par des opportunités en crédit-bail et d'une coopération avec les principaux exploitants de satellites au monde, tels que les entreprises européennes SES SA et Intelsat SA.
La Chine a déjà loué son satellite commercial Apstar-7 au Département américain de la Défense pour le contrôle des communications de son commandement en Afrique, et le Pentagone a récemment prolongé un contrat crédit-bail de 10,7 millions de dollars avec la Chine.
La China Great Wall Corp encourage également ses clients internationaux à utiliser les applications du système de navigation par satellite Beidou, une alternative au système GPS américain.
La Chine aurait prévu d'investir 7 milliards de yuans (1,13 milliards de dollars) pour développer le système, qui a commencé à fournir plusieurs services dans la région Asie-Pacifique en décembre 2012. Le système est censé être accessible dans le monde entier en 2020.