Des vêtements, accessoires et chaussures de football de trois marques sportives internationales, de grands producteurs d’articles de sports pour la prochaine Coupe du Monde au Brésil, contiennent des produits chimiques toxiques, selon un document publié lundi par Greenpeace.
Dans son rapport, l'organisation environnementale a expliqué avoir acheté des articles de sport des grandes marques Nike, Adidas et Puma dans 16 pays à travers le monde et ensuite a effectué des tests sur ses produits de mars à mai 2014. Greenpeace a constaté que 81% des chaussures de foot des trois marques et 35% des maillots contenaient des résidus chimiques, y compris des plastifiants et composés perfluorés.
Parmi les produits testés, l'indice d'acide perfluorooctanoïque de la chaussure de football «Predator» d’Adidas, dépassait de 15 fois la norme standard autorisée, selon le rapport.
Précisant que l’acide perfluorooctanoïque (APFO), était souvent utilisé pour fabriquer des textiles imperméables et difficiles à dégrader, ajoutant que le produit chimique pouvait avoir un impact sur la fertilité après une longue période de contact humain.
Le produit chimique a été classé comme une substance de grande envergure en vertu des règles de l'Union européenne. Des essais chez l'animal ont également montré que l’AFPO pouvait causer le cancer.
Li Yifang, directeur du projet de Greenpeace pour la lutte contre la pollution, a déclaré que le produit chimique était actuellement interdit dans certains pays, comme la Norvège. Très peu d’entreprises, notamment Adidas, ont affirmé avoir déjà éliminé la substance toxique de la production.
Greenpeace a avisé les consommateurs et les fans de football de ne pas acheter les produits fabriqués avec des substances chimiques toxiques.
«Ces maillots sont pollués et les chaussures de football portés par les athlètes lors des compétitions seront contre les idéaux de l'environnement de la Coupe du Monde au Brésil» , a ajouté Li.
L'ONG a exhorté les trois marques de sport à donner dès que possible des renseignements clairs sur la toxicité de leurs articles et a suggéré qu'ils établissent un calendrier précis pour éliminer les produits chimiques toxiques à partir des lignes de production et prendre des mesures spécifiques pour proposer aux consommateurs des articles respectueux de l'environnement.
Chen Wenze de Burson-Marsteller, relations publiques partenaire d'Adidas , a déclaré que la compagnie ne ferait pas de commentaires sur le rapport de Greenpeace. Les opérations de marketing et de services d’Adidas n'ont pas répondu lundi aux appels téléphoniques de China Daily.
Sun Peng, un officiel du département de la publicité chez Nike, a également indiqué qu'il ne ferait aucun commentaire sur cette affaire.
Hu Jianying, une enseignante spécialisée dans la pollution à l'Université de Beijing, a fait remarquer que l’acide perfluorooctanoïque était utilisé non seulement dans les maillots de sports, mais aussi pour d'autres vêtements et pouvait causer une irritation de la peau.
Mme Hu a insisté sur le fait que les consommateurs devaient laver les maillots avant de les porter.
«Les usines et les entreprises doivent contrôler la quantité de l’AFPO qu'elles utilisent dans la production des produits», a-t-elle souligné.
Selon le Conseil national chinois du textile et de l'habillement (CNTAC), il n'existe aucune norme actuelle sur l'utilisation de l’AFPO pour la création d’articles de sport en Chine.
L’acide perfluorooctanoïque est souvent présent dans les produits agricoles et dans l'eau polluée, d’après un responsable de la CNTAC, qui n’a pas souhaité être nommé. Il a confirmé que la plupart des éléments de nettoyage, tels que les détergents à lessive, contenaient cette substance chimique et qu’elle restait facilement sur les vêtements si ceux-ci étaient mal lavés.
«La solution pour atténuer le problème est de laver les vêtements, peu importe qu’ils soient neufs ou anciens, dans de l’eau claire à plusieurs reprises», a-t-il noté.