Suspension de Blatter et Platini : interrogations sur l'avenir du patron de l'UEFA

Au lendemain de la suspension du président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Joseph Blatter, et du patron de l'Union des associations européennes de football (UEFA), Michel Platini, la presse française s'interroge sur l'avenir de l'ancien n° 10 français, qui s'était porté candidat à présidence de la FIFA.

"Platini va-t-il tout perdre ?", s'interroge vendredi le quotidien sportif L'Equipe, au lendemain de la suspension de MM. Blatter et Platini pour 90 jours prononcée par la commission d'éthique de la FIFA, alors que la justice suisse enquête notamment sur le versement en 2011 de deux millions de francs suisses (1,8 million d'euros) par Joseph Blatter à Michel Platini.

"Pourquoi, en février 2011, Michel Platini a-t-il accepté, sans aucune justification convaincante, 1,8 million d'euros des mains de son ennemi Sepp Blatter ?", se demande de son côté le journal Le Parisien.

"Au pire, il a fauté par cupidité, au mieux par naïveté. Quelle que soit la réponse, il n'est déjà plus le dirigeant exemplaire dont le football mondial a tant besoin", poursuit le journal.

"Avec toute la force de conviction dont je suis capable, je répète que je me consacrerai à faire triompher ma bonne foi", a pourtant indiqué jeudi dans un communiqué le président de l'UEFA.

"Plus que de l'injustice ou un esprit de revanche, c'est un profond sentiment de révolte farouche qui m'anime", avait assené celui qui briguait la présidence de la FIFA pour février prochain.

"Grandissime favori à la succession de Joseph Blatter, lors du congrès électif extraordinaire de la FIFA du 26 février 2016, Michel Platini voit sa candidature à la magistrature suprême gravement remise en cause", estime de son côté le journal Le Monde, qui souligne qu'"il y a peu de chance" que la commission électorale ad hoc de la FIFA "donne son feu vert à 'Platoche'".

"Malgré une ligne de défense offensive, Platini a perdu une grande partie de son crédit", écrit pour sa part le magazine France Football.

En dépit de sa situation délicate, l'ancien capitaine de l'équipe de France a reçu vendredi le soutien de plusieurs personnalités sportives et politiques françaises, à l'instar du président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, pour qui "Platini est l'homme de la situation", évoquant sur les ondes de RMC une suspension "extrêmement hâtive".

"Je continue à apporter mon soutien à Michel Platini, même s'il est vrai que cet évènement perturbe le jeu idéal qu'on avait imaginé pour la succession de Sepp Blatter", a fait savoir de son côté sur Europe 1 le ministre français des Sports, Patrick Kanner.

"Je crois en son honnêteté, en son intégrité et à sa détermination de devenir président de la Fifa", a conclu vendredi sur RTL le secrétaire d'Etat chargé des Sports, Thierry Braillard, estimant que Michel Platini "est prêt à fournir tous les éléments qu'il faut et à répondre à tout ce qu'on lui demandera".