Dernière mise à jour à 15h31 le 08/05
Le Musée du Palais de Beijing, le musée enregistrant le plus grand nombre de visiteurs dans le monde chaque année, pourrait cesser de vendre des billets papier à ses guichets, et appliquer cette décision plus tard cette année.
Selon Shan Jixiang, directeur du musée, un système basé sur Internet sera établi pour mieux coordonner le nombre de visiteurs se présentant aux différentes heures de la journée.
Le nouveau plan est provisoirement prévu pour être lancé à un « moment approprié après la fin octobre », mais, selon M. Shan, cela dépend toujours du fait de savoir si les conditions le permettent. Toutefois, à partir du mois de juillet, le musée diminuera progressivement le pourcentage de billets disponibles aux guichets physiques.
Le Musée du Palais, plus connu sous le nom de Cité Interdite, a ouvert son système de tickets en ligne en 2011, et ses statistiques montrent qu'aujourd'hui, près de la moitié des billets sont vendus par Internet. Le nombre de billets vendus aux guichets au premier trimestre 2017 a baissé d'environ 10% par rapport à la même période de l'année précédente.
« Du fait qu'il y a une reconnaissance publique croissante des billets en ligne ces dernières années, il existe une base pour notre plan », a déclaré M. Shan.
Le Musée du Palais, ancien palais des empereurs de Chine de 1420 à 1911, a reçu plus de 16 millions de visiteurs en 2016.
En raison des problèmes liés à la sécurité causés par la surfréquentation des lieux, le musée a fixé un contingent quotidien maximal de 80 000 visiteurs en 2015.
Pour M. Shan, le changement annoncé sera une autre façon de gérer les foules. Le système actuel de réservation en ligne permet aux visiteurs d'acheter des billets uniquement pour les jours suivants, mais ils pourront aussi acheter des billets pour le même jour pendant la saison morte, soit de novembre à mars, a-t-il ajouté.
Selon M. Shan, le musée travaillera avec des plates-formes de réservation en ligne et des applications mobiles, ainsi qu'avec des canaux de paiement numérique comme Alipay et WeChat Wallet. « Pour les personnes qui ne connaissent pas les paiements en ligne, nous laisserons quelques fenêtres de guichets ouvertes pour les aider », a-t-il précisé.
De même, le système de paiement en ligne aura des versions en anglais et dans d'autres langues pour aider les visiteurs étrangers.
Pour autant, ce changement ne plaît pas à tout le monde.
« C'est injuste parce que tous les Chinois ne sont pas internautes », a ainsi déclaré Mo Yao, 29 ans, employée de bureau à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang, qui a récemment visité le Musée du Palais. Elle a dit que, si ses propres achats dépendent fortement des paiements en ligne, elle estime que, « au moins, certains billets devraient être réservés à ceux qui préfèrent un mode d'achat traditionnel ».
« Et si des gens viennent à Beijing et ont soudainement envie d'admirer les splendeurs de la Cité Interdite, que ressentiront-ils s'ils se voient refuser l'entrée ? ».
Une réponse donnée par le Musée du Palais est que « le personnel expliquera patiemment les choses à ceux qui ne connaissent pas la nouvelle politique ».
Pour Pan Shouyong, professeur de muséologie à l'Université Minzu de Chine, il est prématuré d'établir une politique de ce genre. Son équipe a mené des recherches qui ont montré qu'environ 80% des personnes venant au Musée du Palais sont des gens qui le visitent pour la première fois.
Par ailleurs, il a souligné que bien que certains homologues étrangers de la Cité Interdite, comme le Musée du Louvre, ont également mis en service des systèmes de vente de tickets en ligne, aucun d'entre eux ne les utilise comme moyen exclusif de vendre des billets.
« Si les billets papier ne sont plus imprimés, ce sera une bonne chose, mais les études actuelles ne valident pas un plan de ce genre s'appuyant entièrement sur les réservations en ligne », a encore dit M. Pan.