Dernière mise à jour à 09h27 le 03/08
Selon une directive du gouvernement municipal de Beijingen cours d'élaboration,à l'avenir les entreprises organisant des visites dans les hutong, les ruelles historiques de la capitale, ne pourront emmener les groupes de touristes que dans les ruelles présentant des éléments culturels traditionnels ou abritant des sites historiques.
Un pousse-pousse emmène un groupe de touristes dans un hutong de Beijing, le 12 septembre 2014. [Crédit photo : Xinhua]
Le document, qui a été publié vendredi par la Commission du développement du tourisme de Beijing, a pour objectif de standardiser les services touristiques de la capitale et de garantir la stabilité du marché. Le grand public est également invité à donner son avis sur la directive jusqu'au 20 août.
En plus de délimiter les zones que pourront visiter les groupes de touristes, cette première version de la directive demande également aux autorités locales d'installer des infrastructures et des panneaux pour aider les touristes étrangers et les personnes handicapées.
La directive propose que les panneaux de circulation routière et les panneaux informatifs sur les biens culturels et les édifices historiques deviennent systématiquement bilingues chinois et anglais, et que les plans des hutong soient disposés dans les rues fréquentées par les touristes.
La visite des hutong de Beijing est une activité touristique qui rencontre un franc succès depuis plusieurs dizaines d'années, compte tenu de la longue histoire de la capitale. Cependant, les autorités ont dû faire face à l'apparition de faux guides touristiques proposant aux clients des visites à bas prix avant de leur faire payer des sommes exorbitantes pour tel ou tel service.
Selon un rapport de la Télévision centrale chinoise, certains touristes ont dû payer 180 yuans (23 euros) pour une visite de 20 minutes de Shichahai, un site panoramique entouré de lacs et de hutong. Avec une agence de voyage homologuée, la même visite n'aurait coûté que 30 yuans, aurait proposé des services de meilleure qualité et aurait apporté des explications plus fournies sur les anciens édifices qui jonchent le trajet.
Les Pékinois qui vivent aux abords des hutong les plus fréquentés se plaignent depuis longtemps des foules qui inondent leurs rues, notamment pendant les week-end.
Ding Zhe, 49 ans, vit dans une ruelle près de Nanluoguxiang, un hutong très fréquenté du district de Dongcheng. Il rapporte que sa vie quotidienne est impactée par les foules bruyantes de touristes qui viennent visiter le quartier.
Pour des raisons de sécurité, la pré-directive souligne que les hutong ne devront plus accueillir plus de gens qu'ils ne le peuvent et que les visites organisées ne devront pas gêner les locaux.
Le rapport préconise que les hutong qui sont ouverts la nuit soient dotés de suffisamment d'éclairages et de bornes électriques d'urgence dans les espaces publics, avant d'ajouter que chaque hutong devrait posséder au moins deux points d'entrée et de sortie.
Quant aux hutong qui se prolongent sur plus d'un kilomètre, des places de stationnement pour les voitures et les vélos devront être placées aux points d'entrée, tandis que des trottoirs spéciaux et d'autres installations devront être installées pour permettre l'accès aux personnes handicapées.
L'ensemble des toilettes publiques le long des hutong devront être ouvertes aux touristes et gratuites et les guides touristiques devront être en mesure de proposer leurs services en au moins deux langues étrangères, recommande la directive.
Selon un rapport de CP Research, un cabinet d'analyse marketing, il est également important de faire de l'ordre dans les responsabilités que se partagent les différents ministères gouvernementaux pour le développement du tourisme dans les hutong.
« Exploiter grandement les ressources que représentent les hutong et développer des solutions innovantes pour permettre aux touristes de découvrir la vie des hutong sont des aspects fondamentaux pour les visites organisées du futur », souligne le rapport.