Un rapport inquiétant sur le risque de cancer en Chine
( le Quotidien du Peuple en ligne )
10.01.2013 à 15h32
Le Rrapport national 2012 sur le cancer en Chine nous présente la situation globale de cette maladie en Chine, grâce à l'analyse des données recueillies dans les différentes provinces et régions du pays.
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(Un membre de la famille d'un patient atteint de cancer demande l'avis d'un médecin en montrant le scanner du patient à l’Université médicale contre le cancer de l’Hôpital de Tianjin au mois d’avril)
Environ un Chinois sur cinq peut développer un cancer s'il vit jusqu'à 74 ans, selon un nouveau rapport.
En Chine, une personne décède d'un cancer toutes les cinq minutes, soit 2,7 millions de décès chaque année dus à cette maladie, selon le rapport.
Les chiffres sont basés sur les données recueillies auprès de 72 sites de surveillance du cancer dans 24 provinces, couvrant 85 millions de personnes.
«Par rapport au niveau mondial, l'incidence du cancer en Chine est relativement faible, mais le taux de mortalité est élevé»,a déclaré mercredi à China Daily, Chen Wanqing, directeur adjoint du Registre central national du cancer.
Le rapport indique que le taux de cancer est de 285,91 pour 100 000 personnes en Chine, avec 3,12 millions de nouveaux cas par an.
Ce chiffre est inférieur à la plupart des économies développées, comme les Etats-Unis, les nations européennes et l'Australie, mais beaucoup plus élevé que dans les pays sous-développés, a indiqué M.Chen.
«Le taux d'incidence du cancer augmente avec l'âge», a-t-il dit, avec un pic vers 80 ans. En expliquant que compte tenu de sa population qui vieillit rapidement, «le fardeau du cancer de la Chine augmentera également».
Le rapport indique que parmi la population chinoise, les cancers du poumon, du foie et de l'estomac sont les premières causes de mortalité.
Les cancers du sein, du poumon, de la thyroïde et du côlon sont en forte hausse, a souligné M. Chen.
Liu Yuewu, un spécialiste du cancer de premier plan de l'Union Medical College Hospital de Beijing, a déclaré que le cancer de la thyroïde était sûrement le cancer qui a connu la plus forte croissance ces dernières années, citant l'expérience clinique. En 1986, selon lui, l'hôpital avait opéré huit patients atteints d'un cancer de la thyroïde. Pour passer à 1125 cas en 2012.
Une étude publiée le mois dernier par l'Institut de recherche et de prévention des cancers de Beijing a montré que le cancer de la thyroïde a plus que doublé dans la capitale chinoise au cours de la dernière décennie.
«Cette tendance a également été observée dans d'autres pays, comme les Etats-Unis et la Corée du Sud», a fait remarquer le spécialiste, ajoutant que la radio-exposition de l'utilisation généralisée des téléphones mobiles était la cause principale de ce fléau.
Il suggère que l'intégration des scans de la thyroïde B et des examens réguliers du corps peuvent aider à la détection précoce et permettre un traitement.
M.Chen approuve cette idée et incite les décideurs à augmenter considérablement la sensibilisation du public et l'accès aux services de dépistage du cancer. Mais reconnaît que le coût de ces mesures est aussi une préoccupation.
La majorité des cas de cancer diagnostiqués sont déjà à un stade avancé, ce qui entraîne des résultats non satisfaisants du traitement et un taux de mortalité plus élevé, a-t-il dit.
Une moyenne de 7300 personnes meurent du cancer sur le continent chaque jour, selon le rapport. Les patients de plus de 60 ans représentent plus de 63% des décès.
Chen Wanqing a ajouté que les cancers du sein, du poumon et du côlon ont tendance à affecter les jeunes et a suggéré de faire un dépistage du cancer autour de 40 ans.