Des plans sont en cours pour permettre à des familles de Guangzhou d'accueillir des enfants sans-abri après qu'ils auront suivi une formation spéciale et passé des contrôles sévères. La capitale de la province du Guangdong sera la première ville à permettre à des familles d'accueillir des jeunes sans abri.
« Actuellement, la plupart des enfants des rues de la ville sont envoyés dans des foyers d'accueil quand ils sont trouvés ou sauvés », a dit mardi au China Daily Wen Yanmei, Directeur du département des relations publiques du Bureau des Affaires civiles de Guangzhou.
Toutefois, M. Wen a déclaré que les ministères concernés étudient toujours les conditions requises pour les foyers d'accueil et qu'il n'y a pas de calendrier pour le moment.
Le Centre de Secours et de Protection des enfants sans-abri de Guangzhou sera responsable de la formation, de la sélection et de l'évaluation des familles d'accueil, et il pense pouvoir commencer à le faire dans les prochains mois, selon Xu Fuxian, le chef du centre.
Plus de 1 000 enfants sans-abri sont envoyés dans des foyers d'aide sociale de la ville chaque année, la plupart étant des mendiants et des artistes de rue.
M. Xu a déclaré que les parents adoptifs devront avoir entre 30 et 60 ans, dont l'un d'eux devra être en mesure de s'occuper des enfants à temps plein. Les parents adoptifs devront également être diplômés du secondaire ou plus et les revenus annuels du ménage devront égaux à la moyenne locale ou au-dessus. Toutes les familles d'accueil seront évaluées chaque année.
Yang Jianguang, professeur à l'école de droit de l'Université Sun Yat-sen à Guangzhou, dit que la ville a la responsabilité de fournir un bon cadre de vie à ses nombreux enfants sans abri. « Le grand nombre de travailleurs migrants qui sont venus et viennent encore de tout le pays dans cette ville ont contribué à sa croissance économique rapide », a-t-il déclaré au China Daily.
Cependant, certaines personnes, comme Chen Chunfang, une femme au foyer de Guangzhou, considèrent que les exigences trop élevées.
« De nombreuses familles qui souhaitent tendre une main secourable aux enfants sans abri de la ville ne parviendront pas à répondre aux exigences », dit-elle.
Ma Li, directeur d'un centre de secours pour les enfants sans abri à Xuzhou, dans la Province du Jiangsu, estime que l'initiative de Guangzhou est un pas en avant pour aider les enfants vagabonds.
« Envoyer des enfants qui ont perdu le contact avec leur famille ou ne veulent pas rentrer chez eux dans une famille d'accueil est une bonne idée », dit-il.
Par rapport à la gestion fermée des centres de secours où les enfants vagabonds ne peuvent pas sortir comme ils le souhaitent, l'environnement dans une famille d'accueil sera meilleur pour le développement sain d'un enfant, dit-il.
Toutefois, il a souligné que les parents adoptifs potentiels doivent être conscients des problèmes.
« Beaucoup d'enfants sans abri ont de mauvaises habitudes, comme le vol, ou ont quitté le foyer familial à cause de problèmes de harcèlement sexuel. Le problème reste donc de savoir si les parents adoptifs auront l'énergie ou l'expérience pour faire face à ce problème », a-t-il dit.
Dans le même temps, selon un projet de règlement sur la protection des mineurs, qui a été présenté à l'Assemblée législative de Guangzhou le mois dernier, aucun enfant de moins de 10 ans ne sera autorisé à rester tout seul.
Zhang Wenjuan, directeur adjoint de l'aide juridique pour enfants de Beijing et le Centre de recherche, a déclaré qu'une loi régissant à quel âge les enfants peuvent légalement être laissés seuls à la maison est nécessaire, mais qu'« il doit avoir une définition claire de ce que veut dire laisser un enfant seul ».
« On voit de temps en temps dans les médias des histoires d'enfants qui meurent dans des accidents quand ils ne sont pas surveillés par des adultes. Donc, il est vraiment nécessaire de renforcer la prise de conscience de cette question par les parents ».
« Mais étant donné que dans de nombreuses familles, les deux parents travaillent, le gouvernement devrait aussi faire davantage d'efforts pour lancer des programmes dans les écoles, les organisations de jeunes et les centres communautaires pour permettre aux parents de laisser leurs enfants dans un endroit sûr », a déclaré M. Zhang.