La hausse du nombre de noyades le long du littoral français inquiète les maîtres-nageurs sauveteurs (MNS), qui dénoncent les comportements à risque adoptés par certains baigneurs en dépit de leurs mises en garde, a rapporté mardi le journal français Le Figaro.
Il faut dire que le week-end qui vient de s'écouler a été particulièrement mortel, avec un bilan de quinze noyades en France, dont neuf dans le département de l'Hérault (Languedoc-Roussillon, sud-est).
Ce triste record est dû à une dangereuse houle de sud-est et aux puissants courants latéraux qu'elle a pu générer ce week-end sur cette partie de la côte méditerranéenne française. Le drapeau rouge avait pourtant été hissé samedi et dimanche, ce qui signifie que toute baignade est interdite.
"Certaines personnes sont irresponsables, elles n'ont pas conscience du danger et ne veulent pas tenir compte de nos recommandations de prudence ni même, plus grave, des interdictions de baignade", a regretté un MNS travaillant sur une plage locale où un homme est mort noyé dimanche.
Selon Le Figaro, les sauveteurs, dont certains - les CRS-MNS - ont l'autorité de la police, doivent parfois interpeller ou verbaliser des vacanciers récalcitrants à suivre les consignes de sécurité afin de les empêcher d'aller dans l'eau. Les amendes sont toutefois exceptionnelles.
Mais, comme l'a souligné un CRS-MNS, sur les plages où ces policiers du littoral sont absents, "les sauveteurs civils ou les pompiers volontaires n'ont pas les moyens de forcer les gens".
S'ajoute à cela la moindre méfiance des vacanciers sur les bords de la mer Méditerranée que sur la côté de l'océan Atlantique.
"Chez nous, les vagues sont beaucoup moins impressionnantes", ce qui émousse la vigilance des baigneurs, "alors qu'il est très difficile, pour un nageur moyen, de lutter contre les violents courants provoqués par la houle", a constaté un autre sauveteur languedocien dans les colonnes du Figaro.
Enfin, face à un manque d'effectifs difficile à pallier, "les gens doivent aussi se responsabiliser", a conclu un de ses confrères. Une enquête officielle a dénombré 214 noyades en mer, l'été dernier, soit entre le 1er juin et le 30 septembre 2012, contre 188 pour la même période en 2009.