Après avoir fait le grand saut, lors d'un mariage de masse, mardi dans un parc à thème de Shenzhen, les jeunes mariés ont célébré leur union sur les montagnes russes. Selon un site de rencontre, la Chine compte environ 180 millions de personnes seules en âge de se marier. (Chen Wen/China Daily) |
La personnalité reste l'élément le plus important chez le futur conjoint, suivi du physique et des revenus.
Alors que la nation célébrait la Fête de Qixi, la Saint-Valentin chinoise qui tombe le septième jour du septième mois lunaire, experts et agences matrimoniales annoncent des perspectives moroses concernant le mariage dans le pays.
Une enquête menée pendant un mois par Touchmedia, la plus grande société chinoise de médias interactifs dans les taxis, a montré que plus de 70% des passagers interrogés seraient prêts à aider à rembourser un prêt hypothécaire avec leur conjoint après le mariage.
Environ 60% des sondés s'attendent à se marier, et idéalement, avoir un enfant, avant l'âge de 29 ans.
L'enquête a débuté un mois avant le festival de Qixi pour juger des mentalités face à l'amour et au mariage, alors que le nombre de «femmes rebus», et également des hommes, ne cesse d'augmenter.
Le terme «femme rebus» (en anglais, leftover women) a été inventé pour désigner les femmes arrivant à la trentaine qui ne sont pas encore mariées.
Le sondage a reçu 1,59 million de réponses des usagers des taxis dans cinq grandes villes, dont Shanghai, Beijing et Guangzhou.
C'est l'une des enquêtes ayant obtenu le plus de réponses par l'agence de publicité basée à Shanghai, qui disposait de 50 000 écrans publicitaires à travers le pays fin 2012.
Lorsqu'on l'interroge sur le «mariage nu», un terme qualifiant un mariage sans aucune garantie financière, pas de maison, de voiture ou d'autres biens, 45% des personnes interrogées ne sont pas contre l'idée, mais moins de 30% des sondés s'engageraient dans un mariage nu.
«Ce pourcentage est une grande surprise pour nous», a déclaré Han Tingyu, le directeur marketing de Touchmedia. «Il s'avère que les jeunes d'aujourd'hui n'ont pas perdu toutes valeurs traditionnelles par rapport aux générations plus âgées, comme nous le pensions».
Seulement 10% des répondants ont indiqué de ne pas vouloir se marier ou de ne pas vouloir d'enfant, et moins d'un cinquième ne considèrent pas qu'avoir un appartement est une nécessité dans un mariage.
«La seule différence pourrait tenir au fait que les femmes d'aujourd'hui sont plus indépendantes et qu'elles peuvent avoir des responsabilités financières plus importantes dans le mariage», a déclaré Han.
Cependant, Shi Liu, âgée de 26 ans et employée de bureau à Shanghai, pense que les médias et le public «diabolisent» les femmes célibataires dans les grandes villes».
«Pourquoi faire tant d'histoires au sujet des femmes qui partagent une hypothèque dans le mariage ?», Shi et son fiancé viennent d'acheter un appartement de 2 millions de yuans à Shanghai qui deviendra leur «nouvelle future maison».
Elle s'est engagé à payer la moitié du prêt hypothécaire, et a eu droit à un certain nombre de reproches de sa famille et amis.
Bien connue à Shanghai, la conseillère relationnelle et psychologue Wu Di, estime en revanche, que la hausse de l'indépendance financière des femmes urbaines en Chine se traduira par une diminution des mariages.
« Les critères pour choisir son autre moitié ont peu changé, les hommes lorgnent sur le physique et la richesse des femmes. Pourtant, les femmes sont de plus en plus puissantes financièrement, et il est plus difficile pour elles de trouver un mari plus riche», a souligné la psychologue.
L'enquête menée soutient la théorie de Wu, car elle a montré que la personnalité, le physique et les revenus sont les éléments prioritaires pour les hommes et les femmes, lors de la recherche du partenaire idéal pour se marier.
Selon Baihe.com, l'un des plus grands sites de rencontres en ligne du pays, qui prétend avoir 60 millions de membres inscrits, alors que 180 millions de célibataires en Chine sont en âge de se marier.
Wu Di estime que plus d'un cinquième de la génération post-80, même à l'âge de 40 ans, qu'une personne pouvait rester célibataire, divorcée et vivant seul, tout en ayant des «amis avec bénéfices».
Elle a trouvé «rien de mal à cela», les femmes seules et les hommes célibataires, ne pouvant ignorer la pression traditionnelle et le jugement social.