L'association chinoise des concessionnaires automobiles (CADA) enquête actuellement sur le prix des marques automobiles étrangères en Chine.
«Nous recueillons des données pour étudier la structure des prix des véhicules importés dans le but de découvrir ce qui se cache derrière les prix déraisonnables et les profits excessifs de certaines marques», a déclaré Luo Lei, secrétaire général adjoint de l'association.
Luo a indiqué que l'enquête couvrira les coûts, les marges bénéficiaires et les taxes.
Le responsable a expliqué à China Daily que cette action était une routine menée chaque année par l'association, et ne suggère aucun effort du gouvernement pour faire face à la fixation des prix.
A cet effet, il a qualifié certains rapports de médias étrangers de malentendus.
Cela intervenant après que certains producteurs étrangers de lait en poudre, de bijoux et des sociétés pharmaceutiques aient été contrôlés pour des allégations de fixation des prix.
L'agence de presse Reuters a rapporté mardi que la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR) avait demandé à l'association d'enquêter sur les constructeurs automobiles fixant des prix minimaux de vente pour les concessionnaires en Chine, violant pour les avocats la loi anti-monopole du pays.
«Cette enquête ne signifie pas que le gouvernement chinois vise l'industrie automobile (pour la fixation des prix) et notamment les constructeurs automobiles étrangers», a déclaré Luo. «La collecte d'information couvre l'ensemble du secteur, y compris les marques étrangères, les joint-ventures et les marques locales chinoises».
Luo Lei a admis que les prix de certains véhicules étrangers étaient beaucoup plus élevés en Chine que dans d'autres pays, en particulier dans le secteur des voitures de luxe.
Les constructeurs automobiles étrangers, y compris Mercedes-Benz, BMW et Audi, se sont refusés mercredi à tout commentaire.
La Chine a été le principal moteur des profits pour de nombreux constructeurs étrangers, d'autant plus qu'ils souffrent d'une saturation du marché et d'un ralentissement économique dans leur pays d'origine.
Toutefois, «la hausse des prix des véhicules de marques étrangères, en particulier les véhicules importés, ont beaucoup attiré l'attention au cours des dernières années, la hausse des prix étant deux fois et demie supérieure par rapport aux tarifs pratiqués aux Etats-Unis et en Europe, a fait remarquer Jia Xinguang, analyste automobile indépendant basé à Beijing.
«Il n'est pas surprenant de voir que les véhicules étrangers coûteux sont devenus un sujet brûlant de l'actualité, en particulier après que le gouvernement ait procédé à des examens antitrust dans l'industrie laitière, les entreprises pharmaceutiques et les sociétés de rachat d'or».
Plus tôt ce mois-ci, la CNDR avait imposé sa plus forte amende, soit près de 670 millions de yuans (108 millions de dollars), a six entreprises de lait en poudre accusées de fixation des prix et de pratiques anticoncurrentielles.
La haute instance suit également le cas de près de soixante sociétés pharmaceutiques locales et étrangères pour une fixation des prix.
L'analyste explique que le système de fixation des prix de l'industrie automobile devrait être réglementé, mais qu'il était difficile de savoir quelles mesures concrètes le gouvernement prendra dans un proche avenir. «L'industrie automobile est bien plus complexe par rapport au secteur du lait au pendre, et implique de nombreux ministères».
Selon un précédent rapport publié dans le Wall Street Journal, les prix des voitures de luxe en Chine sont en moyenne 64% plus chers que les véhicules similaires vendus aux Etats-Unis, d'après une comparaison de trois modèles: la Mercedes-Benz Classe C, L'Audi A4 et la BMW Série 3.
L'écart est encore plus grand lorsqu'il s'agit de modèles importés, indique le rapport.
Même après avoir récupéré les taxes de consommation et sur la valeur ajoutée, ces trois modèles sont encore en moyenne 37% plus chers en Chine.
Alors qu'il est peu probable que la Chine ajuste ses tarifs, Jia Xinguang suggère que le gouvernement prenne des mesures pour limiter la grande différence de prix entre les voitures importées et leurs versions à l'étranger.
«Les autorités devraient sérieusement surveiller et contrôler le système de fixation des prix dans l'industrie automobile, non seulement pour protéger les intérêts des consommateurs, mais aussi pour fournir un terrain de jeu équitable pour les constructeurs nationaux en difficulté».