Les experts juridiques américains de l'aviation ont averti les survivants chinois du vol Asiana 214 qui s'est écrasé de ne renoncer à aucun de leurs droits en acceptant les premières indemnités de 10 000 Dollars par personne offertes par la compagnie aérienne.
« Nous avons discuté avec les conseillers d'Asiana à Los Angeles et nous pouvons confirmer qu'ils ont l'intention de proposer une avance de 10 000 Dollars à toutes les victimes », a déclaré Brian Alexander, associé chez Kreindler & Kreindler.
M. Kreindler a été choisi par les familles des trois jeunes chinoises qui sont mortes, ainsi que quelques autres passagers étrangers.
« Nous examinons actuellement ce paiement partiel accordé à nos clients pour s'assurer que cela n'implique pas renoncement aux droits à l'encontre Asiana ou de toute autre tierce partie qui pourrait être responsable de l'accident », a-t-il dit.
La société a également entamé un dialogue avec les avocats d'Asiana, dont elle espère que cela conduira à divers autres arrangements non spécifiés en faveur des victimes de l'accident.
Le vol Asiana 214 s'est écrasé à l'atterrissage sur l'aéroport international de San Francisco le 6 juillet avec 307 passagers et membres d'équipage à bord. Sur les 141 passagers chinois qui étaient à bord, trois jeunes étudiantes de la province du Zhejiang sont mortes et plusieurs autres ont été blessés.
L'une des trois adolescentes a été tuée après avoir été écrasée par un camion de pompiers arrivant sur les lieux de l'accident et une autre est morte de ses blessures quelques jours plus tard dans un hôpital local.
« Les passagers doivent être conscients que ce paiement n'est pas gratuit, car Asiana imputera ces paiements sur la récupération finale, comme le permet l'article 28 », a déclaré Robert Hedrick, avocat au cabinet Aviation Law Group à Seattle.
« Les besoins économiques des passagers blessés de façon significative et des familles des trois passagères décédées dépasse largement 10 000 Dollars », a-t-il dit.
L'article 28 de la convention de Montréal permet aux compagnies aériennes de faire des « avances » sans délai aux personnes ayant le droit de faire des réclamations « afin de répondre aux besoins économiques immédiats de ces personnes », a-t-il dit. « Ces avances ne constituent pas une reconnaissance de responsabilité ».
Bien que le paiement nominal initial d'Asiana soit un pas dans la bonne direction, il ne suffit pas, et ne parvient pas à prendre en considération les besoins économiques immédiats de chaque passager individuel ou de leurs familles, a-t-il dit.
Il a pris note des commentaires d'Asiana, disant qu'elle pourrait payer davantage après que le NTSB (Conseil national de la sécurité des transports américain) aura terminé son enquête n'est pas une justification pour retarder les paiements pour besoins économiques. Le NTSB ne devrait pas terminer son enquête avant 12 mois ou plus, alors que les passagers et les familles doivent attendre, payer les factures médicales et les dépenses, et essayer de survivre avec 10 000 Dollars, a fait valoir M. Hedrick.
Comme Asiana sera strictement responsable de tous les dommages-intérêts recouvrables à moins qu'elle ne puisse prouver qu'elle n'a commis aucune faute dans l'accident -un scénario très probable sur la base des faits connus à ce jour- Asiana n'a aucune raison de retenir les paiements pour besoins économiques, qui devraient être calculés équitablement pour chaque passager, a-t-il dit.
« Je salue la décision d'Asiana de verser des avances aux passagers de ce vol. C'est la reconnaissance du fait que toutes les personnes à bord ont subi des traumatismes psychologiques graves », a dit mardi au China Daily Floyd Wisner, avocat à Chicago.
« Cependant, je prends Asiana au mot quand elle dit qu'il s'agit seulement d'un paiement d'avance et qu'Asiana et ses assureurs n'insisteront pas pour que les passagers donnent quitus en échange de ce paiement, car ce montant est bien loin des dommages et intérêts auxquels les passagers ont droit », a-t-il dit.