Le développement rapide des dons volontaires d'organes a permis aux hôpitaux de ne plus compter sur les condamnés à mort pour les transplantations, a déclaré mardi Huang Jiefu, directeur du Comité des dons d'organes de la Chine.
Il a indiqué que 1 010 personnes avaient volontairement donné leurs organes après leur mort.
« Plusieurs hôpitaux ont formulé une demande pour effectuer des transplantations seulement avec des sources de dons volontaires », a-t-il dit.
L'hôpital Zhongnan de l'université de Wuhan est le premier de 165 hôpitaux à se qualifier pour effectuer des transplantations d'organes qui n'ont plus recours aux organes de condamnés à mort.
Gao Xinpu, du Centre national de gestion des dons d'organes, une organisation relevant de la société de la Croix-Rouge de Chine, a indiqué que, depuis le lancement en 2010 d'un programme national visant à encourager plus de dons, plus de 1 000 personnes dans tout le pays avaient accepté de donner des organes après leur mort, et 2 742 patients en avaient profité.
Chaque mois de janvier à juin de cette année, le nombre de personnes ayant fait des dons a varié de 44 à 67, a-t-il dit. « C'est énormément plus qu'à nos débuts, alors qu'il n'y en avait que 33 pour l'ensemble de l'année », a assuré M. Gao. « Cependant, ce que le public ‒ dont beaucoup de travailleurs médicaux ‒ pense du don d'organes est encore profondément influencé par la tradition. »
Le centre a effectué un programme de sensibilisation prônant le don d'organes dans les collectivités, les écoles et les hôpitaux de Beijing et de la province du Jilin, et les efforts se poursuivront, a-t-il dit.
Chen Jingyu, vice-président de l'hôpital populaire de Wuxi, dans la province du Jiangsu, et chirurgien thoracique, a dit espérer que les gouvernements municipal et provincial qui participent au programme attacheront de l'importance aux dons d'organes.
« Si tous prônent la cause, les dons d'organes se développeront très rapidement », a-t-il indiqué, bien que selon ses prévisions, cela pourrait prendre encore de cinq à dix ans avant que la Chine ne dépende plus des organes des condamnés à mort.
« Cela est non seulement bon pour l'image du pays, mais sauvera également la vie d'un plus grand nombre de personnes », a souligné M. Chen. « Beaucoup de patients sont décédés dans mon hôpital avant d'avoir pu obtenir le don d'un poumon. Nous avons reçu des dons d'environ 10 personnes depuis 2011. »