Jean- Claude Mas : le scandale a déclenché la panique en 2011 après que la France ait recommandé aux femmes concernées de retirer leurs implants. Photo : Eric Estrade / AFP / Getty Images |
L'homme qui a déclenché une alerte sanitaire mondiale en vendant des implants mammaires défectueux remplis de silicone industriel bon marché a été condamné à une peine de prison de quatre ans. Jean- Claude Mas, le fondateur de Poly Implant Prothèse (PIP), a été reconnu coupable de fraude aggravée par un tribunal de Marseille. Quatre autres accusés, d'anciens dirigeants ou les gestionnaires de l'entreprise ont également été reconnus coupables et condamnés à des peines de prison.
La société a causé une alarme dans le monde entier quand il a été constaté que les implants mammaires défectueux avaient été faits avec des matériaux de qualité inférieure et non autorisés ne convenant pas aux humains. A un certain moment, PIP fut le troisième plus grand fournisseur mondial d'implants mammaires, utilisé dans environ 300 000 femmes dans 65 pays.
Certaines de ces femmes ont reçu des implants défectueux au cours des opérations de reconstruction du sein après avoir subi une mastectomie dans le cadre de leur traitement contre le cancer. Près de 50 des 7 113 victimes qui étaient parties civiles à l'affaire étaient présentes au tribunal pour entendre la condamnation de Mas.
Lors de son procès d'un mois en mai, le prévenu avait reconnu avoir frauduleusement utilisé un gel non autorisé dans les implants, faisant un bénéfice annuel de 1 million d'Euros, mais Mas avait réfuté qu'il était nocif, tandis que trois de ses co-accusés ont dit qu'ils n'étaient pas au courant des dangers possibles. L'Agence française nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a signalé 7 500 cas de rupture d'implants PIP et 3 000 cas d'« effets secondaires indésirables » - principalement des inflammations. En 2012, des experts médicaux britanniques ont conclu que les implants mammaires PIP étaient plus susceptibles de se rompre ou de fuir que les autres implants, mais que le silicone de qualité inférieure utilisé ne posait pas un risque important à la santé des femmes sur le long terme.