Un professionnel de la santé rentre l'information concernant le test du VIH dans un ordinateur d'un hôpital de Nantong, la province du Jiangsu. |
Une mesure de la province du Henan nécessitant sur une base volontaire de nouveaux étudiants, a soulevé de vives inquiétudes sur la discrimination et la vie privée.
Le règlement sur la prévention du VIH sur les campus, publié jeudi par l'éducation et la santé des services de Henan, exige que ces tests soient inclus dans les contrôles de santé pour les étudiants des établissements supérieures et écoles polytechniques avant leur première année.
Wang Zhe, directeur adjoint du Centre du Henan pour le contrôle et la prévention des maladies, a déclaré mardi que ces tests pour les volontaires visaient à sensibiliser et promouvoir la prévention du VIH et du SIDA parmi les étudiants.
«Si les étudiants sont prêts à être examinés, les tests sont gratuits», a-t-il déclaré à l'Agence Xinhua.
Etant l'une des provinces les plus peuplées, le Henan compte 40 000 personnes atteintes du VIH/SIDA et plus de 4000 nouveaux patients chaque année, selon le département provincial de la santé.
La transmission par voie sexuelle a remplacé la transmission sanguine, dans la plus forte propagation du virus, ce qui représente plus de 90% des nouveaux cas.
Xu Hui, un responsable de l'information à la Commission de la santé et de la planification familiale du Henan, a indiqué que l'autorité délivrera plus d'avis donnant des conseils pour le test du VIH pour les nouveaux diplômés. Sans toutefois apporter plus de précisions.
Certains patients et groupes de défense des droits des patients sont inquiets.
«Je n'accepte pas ces nouvelles exigences, et j'espère que ma fille ne sera pas obligée de passer de tels tests», a déclaré une patiente âgée de 42 ans, séropositive à la Ferme Huangfanqu de la province. Sa fille étant étudiante de première année à l'université.
«Les personnes atteintes de ces maladies connaissent une énorme pression mentale. Un tel règlement ne ferait qu'accroître la pression sur eux», a-t-elle confié.
La nouvelle politique a également provoqué un tollé chez certains internautes et de vives discussions en ligne.
«Les autorités sanitaires devraient donner la priorité à l'éducation et à la prévention du VIH/sida. Je doute fortement que les universités pourront protéger la vie privée des élèves», a souligné Heyuanjushi, sur la plate-forme de Sina Weibo.
Wu Zunyou, directeur du Centre national de contrôle et de prévention du sida et des maladies sexuellement transmissibles, a exprimé son soutien à la nouvelle politique dans le Henan.
«L'augmentation des tests de routine pourra seulement réduire la discrimination contre ceux qui sont porteurs de la maladie», a-t-il fait observer.
Le responsable a expliqué que près de 50% des patients atteints du VIH/ sida en Chine ne sont pas conscients de leur maladie. Et plus de la moitié des personnes qui sont mortes du sida en 2013, a appris de leur maladie au cours des premiers tests dans la même année.
En soulignant : «Si des tests étaient effectués plus tôt, le diagnostic et le traitement pourraient prolonger la vie des patients».
Wu a également rejeté la crainte que les tests pourraient priver les patients des possibilités de recevoir une éducation universitaire. Et d'ajouter, que la province dénombrait aujourd'hui des centaines de patients atteints du VIH et du SIDA sur les campus universitaires.
Certains parents ont exprimé leur soutien à la politique.
«C'est une mesure responsable pour la santé des jeunes. Mais si la vie privée des élèves est révélée par les étudiants, il y aura t-il également des mesures de punition, s'est interrogé Pan Yongsheng, le père d'un écolier du secondaire à Pingdingshan.