Seulement un faible pourcentage de cas d'agression sexuelle ayant eu lieu sur les campus chinois entre la période de janvier 2013 à mai 2014 ont été signalées par les autorités de la sécurité publique ou de l'éducation, selon l'enquête publiée cette semaine par une ONG.
L'ONG - un groupe sur les droits des femmes – est un groupement d'intérêt public en ligne comprenant plus d'une douzaine de femmes, notament des mères, des avocates, des militantes d'ONG et des étudiantes venant de tout le pays comme Beijing, Guangzhou, le Zhejiang et le Henan.
Ces femmes travaillent ensemble pour recueillir des informations et mener des recherches sur les agressions sexuelles contre les jeunes filles se trouvant sur les campus chinois, dans l'espoir d'une prise de conscience à travers la révélation d'informations et la supervision publique.
En octobre et en mai, l'organisation a adressé des demandes à 244 départements de la sécurité publique et de l'éducation un peu partout en Chine, leur demandant de vouloir fournir des informations concernant les cas d'agression sexuelle dans les universités, à condition que la vie privée des victimes soit protégée. Seulement 19 structures ont répondu avec des informations, soit moins de 9% de l'ensemble des services contactés.
Les nombreux départements ayant refusé de coopérer ont invoqué des raisons telles que la nécessité de protéger la vie privée des victimes et que la divulgation de telles informations pourrait effrayer les étudiants et leurs parents et porter atteinte à la stabilité sociale.
Sur les 19 réponses, un total de 15 cas d'agression sexuelle se sont produits sur les campus depuis début 2013, un nombre bien plus faible par rapport à celui annoncé par les médias.
« Nos statistiques montrent qu'au moins 72 cas ont été rapportés par les médias entre janvier 2013 et mai 2014. Ce ne sont que des cas exposés, mais que dire de ceux qui n'ont pas encore été révélés ?, s'est interrogée Liang Xiaowei, ayant compilé le rapport de l'organisation. »
Liang et ses collègues ont commencé à prêter une grande attention à ce problème en mai 2013, lorsque six élèves du primaire auraient été agressées sexuellement par leur directeur d'école. Une affaire qui avait fait grand bruit dans tout le pays.
Pourtant, l'attention du public n'a pas duré bien longtemps, a fait remarquer Liang, une ancienne étudiante en droit et aujourd'hui bénévole pour l'ONG à Guangzhou.
Pendant ce temps, tout le groupe était triste de voir des cas similaires à nouveau se produire dans certaines provinces, en se demandant s'il ne serait pas mieux que les autorités compétentes publient plus d'informations, en particulier des rapports de suivi sur ces affaires.
«En ce sens, ces cas pourront retenir l'attention du grand public, et par conséquent, ils seront mieux résolus , a noté Liang. »
Cependant, Chu Zhaohui, chercheur principal à l'Institut national des sciences de l'éducation, est plutôt inquiet par rapport à ce genre d'approche.
Selon l'expert, la révélation de telles agressions doit être mûrement réfléchie en fonction des informations qui peuvent vraiment être publiées.