Selon un projet de règlement publié lundi, la Chine est en train de réfléchir à une interdiction de toutes les formes de publicité pour le tabac, le parrainage et la promotion des produits du tabac.
Le projet, publié sur le site du Bureau des affaires législatives du Conseil des Affaires de l'Etat, en attendant une consultation publique, prévoit également d'interdire certaines scènes de tabagisme dans les films et émissions de télévision.
Le projet prévoit ainsi une interdiction de fumer dans toutes sortes de lieux publics intérieurs et espaces extérieurs dans les écoles maternelles, les écoles, les collèges, les hôpitaux pour les femmes et les enfants, ainsi que dans des lieux de remise en forme. Fumer dans un espace extérieur ne serait autorisé que dans les zones pour fumeurs désignées.
Le texte interdit également la vente de cigarettes aux mineurs dans les distributeurs automatiques.
Il précise que les fonctionnaires, les enseignants et le personnel médical devront prendre l'initiative dans la lutte antitabac, ajoutant que les enseignants et les travailleurs médicaux ne seront pas autorisés à fumer devant des étudiants ou des patients.
En tant que plus grand fabricant et plus grand consommateur de tabac au monde, la Chine compte plus de 300 millions de fumeurs et 740 autres millions de personnes exposées au tabagisme secondaire chaque année.
En 2003, la Chine a signé la Convention cadre de l'OMS pour la lutte antitabac. Celle-ci oblige les signataires à « interdire totalement toute publicité, promotion et parrainage du tabac », mais la Chine ne possède toujours pas une loi de régulation spécifique sur le tabac dans les lieux publics.
Alors que la consommation de cigarettes haut de gamme a été largement réduite grâce à la lutte contre la-corruption qui se déroule actuellement, les produits de moyenne et bas de gamme ont eux réussi à attirer encore plus de consommateurs.
Quand quelqu'un fume dans les lieux publics, la plupart des gens en Chine ne considèrent pas cela comme un problème. Bernhard Schwartlander, le représentant de l'OMS en Chine, a ainsi écrit dans un article en ligne que fumer dans les espaces publics fermés est ouvertement toléré dans les hôtels, restaurants et bureaux partout à Beijing, bien que la ville ait adopté une interdiction du tabac dans les lieux publics.
Les experts ont longtemps attribué l'aggravation de la situation à l'absence de législation nationale et à la forte dépendance des collectivités locales envers les taxes sur le tabac.
Xu Guihua, de l'Association chinoise pour la lutte antitabac, a déclaré que des règles étaient attendues depuis longtemps mais qu'il est encore très important que les propriétaires de restaurants et hôteliers aient un sentiment de « lutte antitabac » et dissuadent les fumeurs quand ils les voient.
« Après tout, les équipes chargées de l'application des lois ne peuvent pas couvrir tous les lieux publics », a ajouté M. Xu.