Les applications de réservation de taxis, comme Kuaidadi par exemple, remportent un franc succès dans les métropoles chinoises.
En Chine, les touristes s'empressent souvent d'essayer le pousse-pousse comme moyen de transport. Pourtant, c'est bien le taxi qui remporte tous les suffrages auprès de la population chinoise. Décryptage du phénomène.
ANAÏS CHAILLOLEAU, membre de la rédaction
En Chine, les moyens de locomotion pour les affaires courantes ne manquent pas : métro, bus, voitures, scooters, vélos, pousse-pousse, trottinettes et même fauteuils roulants électriques... Mais surtout, n'oublions pas le taxi dans cette liste !
L'invasion des taxis
Il s'agit certainement du moyen de transport le plus luxueux, puisqu'il demande comme seul effort d'étendre le bras pour arrêter une voiture, avant de se laisser tomber confortablement dans un siège. Néanmoins, le prix de la course reste très accessible en Chine. Dans la capitale, en journée, il vous en coûtera 13 yuans (près de 2 euros) pour les 3 premiers kilomètres, auxquels s'ajoutent 2,3 yuans (près de 0,30 euros) pour chaque kilomètre supplémentaire parcouru. Un tarif bien inférieure à celui appliqué dans les capitales occidentales. À Paris par exemple, la somme affichée à l'enclenchement du compteur s'élève à 2 euros, puis augmente d'environ 1 euro tous les kilomètres. Sans compter les frais en sus pour les valises, non facturés en Chine.
Cette différence s'explique, d'une, par l'écart de niveau de vie ; de deux, par l'affluence des taxis en Chine. La France compte 50 000 taxis sur son territoire (1/3 de taxis parisiens et 2/3 de taxis de province). Dans certaines grandes villes, l'État impose un quota fixé à un taxi pour 2 000 habitants. En Chine, le nombre de taxis est évalué à près d'un million, avec 70 000 taxis dans la capitale, soit un taxi pour 300 personnes. D'ailleurs, dans la ville, il n'est jamais bien difficile de trouver un taxi dans lequel monter, à moins d'être au beau milieu de nulle part ou à l'inverse, d'être dans un lieu très couru à l'heure de pointe...
Les taxis automobiles que nous connaissons sont nés dès la fin du XIXe siècle en Europe et aux États-Unis. Ils ont fait leur apparition en Chine au milieu du siècle suivant, mais étaient alors réservés aux hauts dignitaires étrangers. Dans les années 60-70, les taxis faisaient office de « bus rapides » : ils venaient chercher les passagers à une station précise pour les conduire à destination. Puis, au fil de l'amélioration des conditions de vie des Chinois, la demande en taxi s'est accrue et les services y afférents ont progressé après 1980, avec la création de sociétés de taxi puis l'obligation de doter les véhicules d'un compteur. Ces nouveautés, introduites à Guangzhou, ont rapidement été généralisées à travers le pays.
De nos jours, prendre le taxi en Chine est une banalité. D'ailleurs, c'est souvent la première épreuve qui attend les étrangers à leur arrivée dans le pays : héler un taxi à l'aéroport pour rejoindre son hôtel réservé préalablement. Avant mon premier voyage en Chine, on m'avait indiqué de rester méfiante à l'égard des conducteurs arnaqueurs, qui éteignent leur taximètre ou vous font tourner en rond à votre insu. D'après mon expérience, il suffit d'éviter les taxis illégaux (ou « taxis au noir »), qui cherchent à happer les clients aux endroits stratégiques, pour ne pas être confronté à ce genre de problèmes. Dans le pire des cas, vous pourriez tomber sur un chauffeur un peu bourru, avec un fort accent pékinois, qui ne connaît pas votre destination. Mais à vrai dire, vous avez davantage de chance de tomber sur un pilote d'un certain âge, avec des années d'expérience, qui connaît la ville comme sa poche.