Li Keqiang lors de la 17e édition du sommet ASEAN+3.
Un modèle pour le monde
Les résultats de la Chine dans la réduction de la pauvreté a déjà reçu les éloges de la communauté internationale. De plus en plus de pays en développement et d'organisations internationales s'intéressent à l'expertise chinoise dans ce domaine. « Ce qui rend la Chine si active dans ce travail de réduction de la pauvreté au niveau national, de même qu'au niveau international, c'est qu'elle s'efforce de créer une plate-forme de coopération internationale sur le sujet et de partager son expertise dans le domaine avec les autres pays en développement. Ces dix dernières années, la Chine a organisé plus d'une centaine de colloques consacrés à ce thème et a fait part de son expérience devant plus de 1 500 professionnels d'une centaine de pays », nous explique Liu Shuwen, directeur adjoint de la section pour la lutte contre la pauvreté et la coopération internationale du CPAD.
Plusieurs forums et programmes d'échanges spécifiques ont ainsi été créés : le Forum de haut niveau pour le développement et la réduction de la pauvreté, la Conférence Chine–Afrique sur la réduction de la pauvreté et le développement, le Forum Chine–ASEAN pour le développement social et la réduction de la pauvreté ou encore le Programme d'échanges des dirigeants de village ASEAN+3.
En mai 2014, lors de la 5e Conférence annuelle Chine–Afrique sur la réduction de la pauvreté et le développement, la Chine et l'Union africaine ont ratifié un programme de coopération. Les deux parties espèrent, à travers cette plate-forme, partager leurs expériences sur ces sujets et mettre en œuvre des stratégies et politiques adaptées.
Mais à vrai dire, la coopération sino-africaine en matière de réduction de la pauvreté est déjà bien implantée dans les villages africains. En 2011, le Centre international pour la réduction de la pauvreté en Chine a établi un centre d'études dans le village de Peapea, dans la région de Morogoro en Tanzanie. Ce centre fournit aux agriculteurs du coin formations et soutien techniques. Les résultats sont évidents, puisque le rendement annuel local du maïs est passé de 150 à 330 kilos par mu (1 mu = 1/15 ha). De plus, ont été construits des sanitaires, des routes en terre battue praticables même quand il pleut, ainsi que des puits d'eau potable. D'après Fan Xiaojian, lutter contre la pauvreté directement sur le terrain est le bon moyen de voir si les méthodes chinoises conviennent à l'Afrique.
En novembre 2014, lors de la 17e Réunion des dirigeants ASEAN-Chine-Japon-Corée du Sud (10+3), le premier ministre chinois a proposé que la réduction de la pauvreté devienne un domaine de coopération primordial pour la région. Il a déclaré que la Chine fournirait 100 millions de yuans afin de mettre en place un plan de promotion de la réduction de la pauvreté dans les campagnes, créer des zones modèles, et faire qu'en Asie du Sud-Est, chacun ait du riz dans son bol.
En 2010 déjà, Ajay Chhibber, à l'époque secrétaire général adjoint au programme de l'ONU pour le développement, avait déclaré lors d'une conférence de presse au siège de la Banque asiatique de développement que « non seulement la Chine a réussi à réduire considérablement le nombre de pauvres chez elle, mais elle a également les moyens et la sagesse d'aider les pays en développement à atteindre leurs objectifs à cet égard. La Chine joue désormais un rôle de premier plan dans cette mission. La Chine est en effet le « pays locomotive » dans la réalisation des Objectifs du Millénaire. Si ces objectifs venaient à être réalisés avant 2015, ce sera notamment grâce aux efforts de la Chine », avait-il alors prédit.
Voilà longtemps aujourd'hui que ces objectifs ont été atteints. Mais ce n'est pas pour autant que la contribution de la Chine pour la réduction de la pauvreté va cesser.