Un professeur juif agressé à la machette par un élève turc à Marseille, « au nom de Daech »

Un adolescent d'origine turque, âgé de 15 ans, a attaqué lundi un enseignant juif avec une machette à Marseille le, prétendant agir au nom de l'Etat islamique. Selon les autorités, l'agression était clairement antisémite car la victime, qui a survécu à l'attaque, portait des vêtements juifs et une kippa sur sa tête. Le suspect a déclaré à la police qu'il agissait au nom de Dieu et de l'Etat islamique, et qu'il se procurerait une arme à feu pour attaquer la police s'il était libéré, a dit le procureur Brice Robin.

« Il a dit que les musulmans français ont déshonoré l'islam et que l'armée française protège les Juifs », a ajouté M. Robin. En l'absence d'un profil extrémiste et en présence d'un contexte personnel improbable pour un terroriste islamiste, le profil de l'agresseur montre l'importance du défi pour les autorités dans la lutte contre l'influence de l'extrémisme dans la société française après les attentats terroristes du 13 novembre qui ont tué 130 personnes à Paris.

La victime a d'abord été touchée au dos, puis est tombée. L'adolescent a continué de frapper le professeur qui s'est défendu avec ses pieds et s'est protégé avec la Torah –le livre saint des juifs- qu'il transportait avec lui. Selon les déclarations de la victime, l'adolescent avait un regard « particulièrement haineux » et son intention était « de tuer », mais il n'a pas parlé à l'enseignant, a ajouté M. Robin. La lame de la machette était fort heureusement émoussée, ce qui a pu limiter l'ampleur des blessures, légères, au dos et à une main.

Le garçon n'a pas de difficultés psychologiques, n'a jamais été suivi par les services de renseignement, a un bon dossier à l'école et n'a pas été un étudiant de la victime, a encore précisé M. Robin. Il semble avoir été influencé par la propagande djihadiste sur l'Internet, a-t-il ajouté. « Il était complètement indétectable », a conclu M. Robin.