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Syrie/Daech : Washington sceptique sur la grande coalition défendue par Paris

Xinhua | 25.11.2015 08h39

Alors que le président français François Hollande se rend mardi à Washington pour renforcer la coalition internationale contre Daech en Syrie, son homologue américain ne semble pour l'heure pas prêt à s'aligner sur la position française, rapporte mardi la presse française.

"Le locataire de la Maison Blanche reçoit ce mardi son homologue de l'Élysée qui espère le faire changer d'approche sur la Syrie et sur la Russie", écrit Le Figaro.

En effet, "frappé au cœur par le terrorisme, Paris affirme que l'heure n'est plus à une stratégie (...) rejetant à la fois l'État islamique et le président Assad", explique le journal, précisant que pour Barak Obama "un maintien d'Assad reste inacceptable, car il laisserait les sunnites hors-jeu et créerait les conditions d'une rébellion sans fin qui embourberait l'Amérique".

Si "la priorité de l'Élysée est aujourd'hui de vaincre Daech, en créant autour de la France une 'grande coalition' qui place l'Amérique et la Russie côte à côte", la période d'incertitude "créée par l'annexion de la Crimée par Moscou et le spectaculaire regain d'agressivité russe en Europe poussent Washington à la méfiance", poursuit le quotidien.

"Une grande coalition pour faire quoi? La France est-elle prête désormais à laisser Assad au pouvoir ? Veut-elle engager des troupes au sol pour une opération de nettoyage de l'EI ? Ces questions restent ouvertes", souligne le Figaro.

Le journal note également que la Maison Blanche "a tout fait pour garder le conflit syrien à distance, considérant que les tumultes du Moyen-Orient ne touchaient pas aux intérêts vitaux de l'Amérique", mais avec les attaques de Paris, cette approche "n'est plus crédible, car l'avenir de l'Europe, allié crucial, est en jeu, et aussi, potentiellement, la sécurité de l'Amérique".

De son côté, l'hebdomadaire Le Point estimait mardi que "l'activisme diplomatique du président français", qui doit notamment rencontrer jeudi à Moscou le président russe Vladimir Poutine, "inquiète la Maison Blanche".

"Obama et ses hommes (...) sont, en effet, sceptiques sur le fait que la bonne tactique pour venir à bout de l'État islamique soit de s'allier militairement avec Moscou".

Ce qui fait que Barak Obama reste dubitatif quant à l'idée "de rentrer dans le camp de ceux qui veulent, envers et contre tout, aider Bachar el-Assad à se maintenir", poursuit le magazine.

"Si Obama peut comprendre que Hollande, sous le coup de l'émotion - et de préoccupations de politique intérieure - repousse aux calendes grecques le départ de Bachar el-Assad (...), il n'a pour le moment rien qui le force, lui, à ce genre de renoncement", conclut Le Point.

(Rédacteurs :Qian HE, Yin GAO)
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