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Crash d'avion en Colombie : "Les lumières se sont éteintes, l'avion s'est mis à trembler. Je me suis réveillé sur le sol"

Xinhua | 06.12.2016 08h29

Il n'y a pas eu de panique dans les derniers instants avant le crash d'avion survenu la semaine dernière en Colombie, selon l'un des survivants.

Le steward bolivien Erwin Tumiri est l'un des six survivants qui ont été récupérés de la carcasse de l'avion de la compagnie LaMia, qui s'est écrasé lundi dernier sur un flanc de falaise près de Medellin.

Cet incident a fait 71 morts, dont 19 joueurs de l'équipe de football brésilienne de Chapecoense et tous les membres de leur équipe technique.

"On nous a dit que ce serait un atterrissage normal", a indiqué M. Tumiri dimanche soir dans une interview avec la chaîne brésilienne Globo TV.

"Je discutais avec l'entraîneur (des Chapecoense, Caio Junior) et il était en train de m'apprendre un peu de portugais. J'ai dit à tout le monde d'attacher leur ceinture car nous étions sur le point d'atterrir".

"Tout le monde est retourné à son siège. Les lumières se sont éteintes et l'avion s'est mis à trembler. Je pensais que les vibrations étaient normales. Mais elles ne l'étaient pas. J'ai juste entendu un son qui faisait 'vroom vroom'. Je ne me souviens de rien après ça. Je me suis réveillé sur le sol".

Les enquêtes sur cet incident devraient prendre des mois, mais le pilote Miguel Quiroga aurait indiqué aux contrôleurs aériens quelques secondes avant le crash que l'avion était tombé en panne de carburant.

M. Quiroga, qui est mort dans l'incident, avait reçu l'ordre de maintenir une trajectoire de vol circulaire alors qu'un autre avion ayant des problèmes mécaniques avait reçu la priorité pour atterrir.

Nombreux sont ceux qui ont demandé comment le vol avait pu être autorisé alors que son trajet, de la ville bolivienne de Santa Cruz à la ville colombienne de Rionegro, représentait la portée maximum de la réserve de carburant de l'avion.

M. Tumiri a confirmé les informations des médias selon lesquelles l'avion aurait dû s'arrêter pour refaire le plein dans la ville bolivienne de Cobija (nord).

L'avion est parti en retard de Santa Cruz, et l'arrêt n'a donc pas pu être effectué, l'aéroport de Cobija ne fonctionnant pas la nuit, selon le journal Globo.

M. Tumiri n'a accusé ni le pilote ni la compagnie LaMia, mais a déclaré que le personnel de bord aurait dû être averti de la situation.

"Je pense que ce n'était pas une bonne idée de la part du pilote ou de la personne responsable à LaMia de prendre cette décision", a déploré le steward bolivien.

"Ils (les compagnies aériennes) devraient nous laisser nous exprimer. Maintenant c'est : 'C'est comme ça, et ça sera comme ça'. Les décisions de ce genre ne devraient pas être prises au niveau individuel. Et cela devrait être discuté : où nous allons, où nous allons refaire le plein, ce genre de choses. Le personnel de bord a besoin de savoir. La responsabilité devrait être divisée et ensuite un leader pourrait prendre une décision".

Les autorités boliviennes ont suspendu la licence de la compagnie aérienne LaMia, et le président bolivien Evo Morales a promis l'ouverture d'une enquête en profondeur.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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