Dernière mise à jour à 08h21 le 06/12
Le Premier ministre italien de centre-gauche, Matteo Renzi, a déclaré qu'il démissionnait lundi, après avoir concédé une défaite « extraordinairement claire » lors du référendum constitutionnel de dimanche en Italie. « Je prends toutes mes responsabilités pour la défaite et je dis que j'ai perdu, pas vous », a-t-il déclaré à ses supporters. La défaite du référendum a été retentissante, avec près de 60% des électeurs disant « non » et une forte participation de près de 70%. Dans la foulée du résultat, l'Euro est tombé à son plus bas niveau depuis 20 mois contre le Dollar US face aux perspectives d'instabilité dans la troisième plus grande économie de la zone Euro.
Le résultat est considéré comme une victoire pour les partis eurosceptiques populistes et nationalistes en Italie, qui ont fait une campagne énergique contre M. Renzi et sa promesse de stimuler l'économie italienne léthargique. La campagne du « Non » a été menée par le parti anti-establishment Mouvement Cinq Etoiles, dirigé par l'ancien acteur Beppe Grillo, qui devrait engranger des gains substantiels si une élection générale était convoquée. « Quand vous perdez, vous ne pouvez pas prétendre que rien ne s'est passé et aller vous coucher et dormir. Mon gouvernement se termine ici aujourd'hui », a déclaré M. Renzi.
Formellement, le vote était un référendum sur la question de savoir si le pays devait ou non modifier sa constitution de 1948. L'intention de Matteo Renzi était de réduire le pouvoir de la chambre haute du Parlement italien, le Sénat, en réduisant le nombre de ses membres de 315 à 100, et d'en faire davantage une assemblée consultative. Les partisans du référendum avaient expliqué que le but était de rendre le travail de gouverner l'Italie moins compliqué et que ces réformes aideraient à relancer une économie léthargique. En face, les critiques prétendaient eux que les réformes affecteraient les équilibres de la constitution, transférant trop de pouvoir aux mains du parti au pouvoir.
Cependant, le référendum a été largement considéré comme un test décisif pour la vague croissante de populisme qui se propage en Europe et la possibilité de manifester son mécontentement envers le gouvernement actuel. Pour certains experts, personnaliser et dramatiser le vote a été une erreur de Matteo Renzi et signifiait que beaucoup de personnes qui ont voté « Non » -en particulier les jeunes électeurs- l'ont fait pour des raisons politiques allant au-delà du texte de la réforme et de ses conséquences. A présent, c'est le Président italien qui décidera de ce qu'il faut faire ensuite. Il pourrait tenter de rassembler un gouvernement hors du Parlement actuel ou convoquer des élections générales dans lesquelles Beppe Grillo et son Mouvement Cinq Etoiles pourraient bien renforcer leurs positions populistes.