Dernière mise à jour à 08h27 le 22/02
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| Les uniformes de la Turkish Airlines en 1974 (à gauche) et le projet actuel de style « ottoman » (à droite) |
Le nouveau code vestimentaire beaucoup plus strict récemment proposé par la Turkish Airlines pour ses agents de bord a été critiqué par les laïcs de Turquie, certains utilisateurs de Twitter raillant les nouveaux uniformes proposés, dont ils disent qu'ils rappellent les costumes portés à l'époque ottomane. On y voit notamment des caftans à manches longues, des manches brodées, des fez... des éléments qui ne manquent certes pas d'une certaine élégance sobre, mais sont loin de plaire à tout le monde. Pour comprendre la polémique, il faut savoir que le père de la nation turque moderne, Mustafa Kemal, plus connu sous le nom d'« Atatürk », avait entre autres interdit le fez, symbole du passé féodal, en 1925.
Les critiques qui assimilent ces uniformes proposés à ceux portés dans « Magnificent Century », un feuilleton populaire turc sur le règne du sultan Soliman le Magnifique au 16e siècle, ont de plus été encore plus exacerbées après des rapports de presse faisant état de l'interdiction de l'alcool sur sur de nombreuses destinations intérieures de Turkish Airlines, allant à l'encontre de son slogan, « Globally Yours ». Pour se justifier, la compagnie a dit qu’il ne s’agissait pas d’islamisme, mais de business, la demande d’alcool étant selon elle trop faible sur certaines destinations. Une explication qui n’a cependant convaincu personne : il est plus probable, selon certains, que les dirigeants de la compagnie -détenue à près de 50% par le gouvernement- ont voulu plaire au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan.
« Turkish Airlines s'oriente vers une ligne plus conservatrice », estime Serdar Tasci, un sociologue qui travaille également comme consultant pour le principal parti politique laïc de Turquie, le Parti Républicain du Peuple ou CHP. « D'une part, elle tente être une marque mondiale, et de l'autre, elle s'aligne sur les politiques néo-conservatrices du pouvoir politique ». Dans un pays où les femmes n'étaient plus autorisées à se couvrir la tête d'un foulard, ce fut un changement révolutionnaire lorsque le parti d'Erdogan a levé l'interdiction imposée aux étudiantes portant le foulard islamique dans les écoles dispensant un enseignement religieux fin 2012, en plus de restreindre la place de l'alcool dans certains lieux.
« C'est une réaction [des laïcs qui n'acceptent pas le nouveau code vestimentaire] contre l'imposition d'un certain mode de vie dans toutes les institutions en Turquie », analyse Ayse Saktanber, sociologue à l'Université technique du Moyen-Orient à Ankara. « La Turquie est une société pragmatique qui n'aime pas être en retard par rapport au reste du monde. Ces nouveaux costumes arrivent avec l'interdiction de l'alcool sur les avions ». « Même mes étudiantes qui portent un foulard sur la tête les trouvent ridicules », a-t-elle ajouté. Les uniformes ont été dessinés par la couturière Dilek Hanif, mais cette dernière a précisé qu’il ne s’agissait que d’un projet parmi cinquante autres, et pas son préféré : « Ils m’ont demandé d’essayer avec des robes longues », a-t-elle déclaré dans plusieurs interviews, jugeant par ailleurs ce format pas pratique, et affirmant même qu’elle refuserait de le signer.
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