Fusillade dans une école en Californie, un professeur et un élève tués

Un homme armé a abattu sa femme et un des jeunes élèves de celle-ci lundi dans une école de San Bernardino, en Californie, avant de retourner l'arme contre lui-même. Le jeune garçon tué, Jonathan Martinez, 8 ans, était un spectateur innocent, qui a été atteint par des balles destinées à son professeur, Karen Smith. Le mari de celle-ci, Cedric Anderson, 53 ans, a ouvert le feu avec une arme de poing qu'il avait dissimulée. Selon les policiers qui se sont exprimés lors d'une conférence de presse, le tireur s'était d'abord infiltré dans une salle de classe de l'école primaire North Park, disant qu'il avait besoin de déposer quelque chose pour son épouse. C'est alors qu'il a brandi l'arme devant ses quinze élèves et deux aides pédagogiques et ouvert le feu.

Un autre élève de 9 ans a été blessé dans l'attaque, mais il était aux dernières nouvelles dans un état stable. La police de San Bernardino a déclaré que les enfants n'étaient pas les cibles de l'homme armé, mais « de malheureuses victimes de blessures du fait de leur proximité » avec leur professeur. Gravement atteint, le petit Jonathan a été transporté par avion vers un hôpital local où il est décédé. Anderson, dont la police a précisé qu'il s'était récemment été séparé de son épouse, a rechargé au moins une fois avant de se tirer ensuite une balle dans la tête avec un revolver. Selon le chef de la police de San Bernardino, Jarrod Burguan, le suspect avait des antécédents criminels, notamment des arrestations de violence domestique lors d'une relation antérieure.

On ne sait pas encore tout à fait clairement ce qui a conduit à ce qui semble bien être un meurtre suivi d'un suicide. Après le tir, les policiers de Riverside ont perquisitionné la maison du tueur et l'ont isolée. La tragédie est survenue dans une classe pour enfants handicapés ou nécessitant une prise en charge spéciale. Les parents des enfants présents, rapidement avertis par des collègues ou des proches, ont néanmoins dû attendre plus de trois heures avant d'être assurés que leurs enfants ne faisaient pas partie des victimes, comme la mère de la petite Brooklyn, qui a déclaré angoissée mais soulagée, « J'ai beaucoup pleuré, je suis heureuse qu'elle aille bien ».

Ce terrible événement a réveillé les souvenirs de l'attentat d'inspiration islamiste survenu dans la même ville en décembre 2015, quand un couple lourdement armé composé d'un Américain et de son épouse pakistanaise avait ouvert le feu lors d'un repas de fin d'année pour fonctionnaires de la santé, faisant 14 morts et 21 blessés. Puis ce fut la fusillade du club gay d'Orlando en juin 2016, devenue quelques mois plus tard le pire attentat qu'aient connu les États-Unis depuis le 11 septembre 2001. Mais cette nouvelle tragédie ébranle encore San Bernardino, déjà affectée par des problèmes de drogue, violence et pauvreté. En 2016, le taux de meurtres y a ainsi bondi de 41%, atteignant un record depuis 1995, en grande partie à cause de la drogue et aussi du fait des difficultés de la municipalité à se relever d'une faillite, qui l'a amenée à réduire les effectifs de la police. Plus de 33.000 personnes meurent aux États-Unis chaque année par arme à feu, bien plus que dans tout autre pays occidental.