Dernière mise à jour à 08h36 le 12/04
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré mardi que Moscou allait demander une enquête de l'ONU sur l'emploi d'armes chimiques en Syrie, et s'attendait à de nouveaux actes de provocation aux gaz de combat dans ce pays du Moyen-Orient déchiré par la guerre.
"Nous comptons adresser une requête officielle aux organes de l'ONU concernés à La Haye, et appeler la communauté internationale à mener une enquête approfondie sur cet incident et à prendre une décision juste en fonction des résultats de cette enquête", a déclaré M. Poutine au cours d'une conférence de presse conjointe avec le président italien Sergio Mattarella.
Le 4 avril, une attaque menée à l'aide de gaz toxiques se serait produite dans la province rebelle d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, tuant au moins 70 civils et faisant un grand nombre de blessés.
De nombreuses puissances occidentales, dont les Etats-Unis, ont accusé le gouvernement de Bachar al-Assad d'être responsable de cette attaque.
Le gouvernement syrien a cependant nié être en possession d'armes chimiques. Le ministère russe de la Défense a quant à lui accusé les rebelles syriens d'avoir produit ces substances toxiques dans un entrepôt qui aurait explosé après une frappe aérienne syrienne, entraînant une contamination chimique de la zone.
Jeudi dernier, les Etats-Unis ont lancé 59 missiles de croisière contre la base aérienne syrienne depuis laquelle auraient décollé les appareils accusés d'avoir transporté des armes chimiques.
Le ministère russe de la Défense a déclaré mardi dans un communiqué que neuf civils, dont quatre enfants, avaient été tués dans l'attaque, et qu'une dizaine d'autres avaient été blessés.
Vladimir Poutine a déclaré que Moscou disposait d'informations provenant de différentes sources, selon lesquelles des "provocations" similaires étaient en préparation dans d'autres régions de Syrie, y compris dans la banlieue de la capitale, Damas. Ces "provocations" viseraient selon lui à libérer "certaines substances", afin de faire accuser les autorités syriennes d'avoir utilisé des armes chimiques.
M. Poutine a déclaré que les récents développements lui rappelaient les évènements de 2003, lorsque des représentants des Etats-Unis avaient affirmé auprès du Conseil de sécurité de l'ONU avoir découvert des substances chimiques en Irak, des allégations qui ont servi de justification à l'invasion de ce pays.
"Cela a entraîné une campagne militaire en Irak, qui a débouché sur la destruction du pays, l'augmentation de la menace terroriste et l'émergence de l'Etat islamique (EI) sur la scène internationale", a rappelé M. Poutine.