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France : le camp de migrants de Grande-Synthe détruit par un incendie

Xinhua | 12.04.2017 08h29

Le camp de Grande-Synthe (nord), qui accueillait près de 1.500 migrants, a été détruit par un incendie dans la nuit de lundi 10 à mardi 11 avril, selon le préfet du Nord Michel Lalande qui s'est exprimé ce mardi dans la matinée.

Le camp est "un amas de cendres", a-t-il affirmé, précisant qu'il sera "impossible de remettre des cabanons à la place de ceux qui existaient auparavant".

A l'origine du sinistre, une rixe entre près de 200 Afghans et Kurdes ayant fait six blessés à l'arme blanche.

Selon la chaîne locale France 3 Régions, la bagarre aurait éclatée vers 18h45 (heure locale) prenant fin vers 20h00 avant de reprendre à 21h00, impliquant cette fois 600 migrants, soit plus d'un tiers des occupants du camp.

A 2 heures du matin mardi, le feu n'était pas encore maîtrisé. Le camp a été entièrement évacué puis fermé dès 1 heure du matin. Une dizaine de personnes auraient été blessées selon plusieurs médias français.

"Il a dû y avoir des mises à feu volontaires en plusieurs endroits différents, ce n'est pas possible autrement", a indiqué Olivier Caremelle, directeur de cabinet du maire de Grande-Synthe, qui a constaté sur place que "tout a brûlé (...) il reste une cuisine communautaire et le point d'information", cité par Franceinfo.

"Nous savions qu'il y avait là tous les dangers d'une confrontation", a déclaré Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile, association dédiée aux migrants, ce mardi sur la radio Franceinfo.

"Il était clair qu'en fermant Calais (Jungle de Calais), on ne supprimait pas la voie migratoire vers la Grande-Bretagne. Dès lors que cette dernière continuait à externaliser sa politique d'asile et d'immigration sur le sol français, cela avait des effets records à Grande-Synthe. C'est la raison pour laquelle le gouvernement avait décidé d'accorder une rallonge budgétaire pour permettre à ce camp de perdurer jusqu'à la fin du mois d'août", a-t-il ajouté.

Selon M. Henry, "il est évident" que ces événements seront "exploités politiquement par un certain nombre de forces hostiles à l'idée même de la migration".

Ouvert en mars 2016 à Grande-Synthe, le camp humanitaire dit de la "Linière", hébergeait depuis 1.500 personnes dans 300 cabanons, principalement des Kurdes irakiens. Il était géré par des bénévoles et l'aspect médical était pris en charge par l'ONG française Médecins sans frontières.

Le préfet a indiqué que les migrants allaient être placés dans des hébergements d'urgence, la ville de Grande-Synthe ayant mis à disposition deux gymnases.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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