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Les maires "en première ligne" dans la lutte contre la radicalisation en France selon un rapport du Sénat

Xinhua | 12.04.2017 08h37

Les sénateurs Jean-Marie Bockel (UDI) et Luc Carvounas (PS) ont présenté ce mardi à la presse, un rapport intitulé "Les collectivités territoriales et la prévention de la radicalisation", indiquant que les maires sont "en première ligne" en matière de lutte contre ce phénomène qui s'inscrit dans un contexte de menace terroriste élevé sur l'ensemble du territoire français.

Les sénateurs estiment que les élus locaux "connaissent mieux les populations" et ils sont en charge de la police ainsi que des infrastructures éducatives, associatives, sociales et culturelles pouvant ainsi repérer "des signaux faibles" de radicalisation.

Le rapport pointe l'urgence de la situation avec plus de 17 000 individus inscrits sur le fichier de traitements des signalements sur l'ensemble du territoire français au 1er mars 2017.

Parmi les 21 recommandations faites par les deux rapporteurs figure une meilleure coopération entre les différents acteurs de terrain notamment par le "secret partagé", et notamment l'accès des maires au "fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes" (FIJAIT) et la communication d'informations nominatives. Le rapport préconise également une meilleure formation des maires.

Le rapport est parti du constat selon lequel "la radicalisation islamiste d'un certain nombre de résidents sur le territoire national est aujourd'hui une préoccupation cruciale des pouvoirs publics" ont indiqué les rapporteurs, ajoutant que "nombre d'élus locaux s'interrogent encore à la fois sur les contours de la notion de radicalisation, sur les mesures à prendre et sur les modalités du partenariat qui peut être engagé avec les services de l'État".

Il met en évidence "la nécessité de renforcer la coopération de terrain avec l'État" dans la continuité de l'expérience de "co-production de sécurité" engrangée depuis de nombreuses années en matière de prévention de la délinquance.

Le rapport insiste sur l'importance d'une délimitation claire des rôles de chacun, entre l'État et les collectivités, afin d'optimiser la prévention de la radicalisation. Il reviendra aux collectivités territoriales de "détecter et signaler les cas de radicalisation" et de prendre en charge les individus en accompagnant par exemple leur entourage familial. L'État français aura pour sa part à assurer les activités de renseignement et de surveillance, ainsi que la répression pénale des individus radicalisés.

Le préfet est maintenu dans son rôle de "pivot départemental de la prévention" mais le dispositif que recommande le rapport n'est plus centralisé uniquement autour de lui.

Concernant le financement de la prévention de la radicalisation, les deux rapporteurs regrettent que les fonds alloués à lutte contre le terrorisme soient attribués de façon croissante à l' enveloppe du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), au détriment de la prévention de la radicalisation.

"On essaie d'être pragmatique, on ne veut pas créer d'usine à gaz" a souligné Jean-Marie Bockel, qui recommande un apport supplémentaire d'une "dizaine de millions d'euros".

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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