Dernière mise à jour à 11h10 le 17/07
1/3
2/3
3/3
La province du Sichuan avec comme capitale Chengdu est située au sud-ouest de la Chine, pour une superficie de 485 000 km carrés et une population de 91 millions d'habitants. Les deux tiers de sa surface ne peuvent pas être exploités par l'agriculture, en raison du relief des hautes montagnes tibétaines difficilement praticables. Avec les tremblements de terres survenus dans cette province en mai 2008, emportant plus de 90 000 personnes en à peine 2 minutes, leur détermination et leur courage leur a donné la force de participer aux Jeux olympiques la même année.
Après une telle catastrophe, il est rare de voir un peuple se reconstituer aussi vite, en moins de 2 ans les populations vaquaient déjà à leurs activités. Plusieurs bourgades ont été reconstruites avec des voies de communications en cours d'amélioration. Tout était pratiquement redevenu à la normale. L'Etat à travers les contributions de son peuple a construit des villages pour accueillir des victimes du drame ayant eu lieu le 12 mai 2008 dans la région de Lushan.
Pour leur venir en aide plus facilement, les résidents de Lushan ont du se regrouper dans plusieurs hameaux, car longtemps éparpillées dans les montagnes. Quatre-vingt-un villages vivent aujourd'hui en communauté d'environ 46 000 habitants entre 1400 et 1500 mètres d'altitude à 150 km de Chengdu. Des gens de différentes ethnies cohabitent harmonieusement partageant leurs différences. La Chine compte 56 ethniques, dont l'ethnie Han majoritaire, avec ses propres coutumes et habitudes. Mais ils peuvent vivre et travailler ensemble. Tous s'accordent à dire qu'ils sont tous Chinois et se serrent les coudes pour lutter contre la pauvreté.
Pour se battre contre la misère, ces villageois apprennent comment exploiter leurs ressources. Ainsi le tourisme l'emporte et fait rentrer des bénéfices avec 4,72 millions de yuans en 2016. Les gains touristiques ayant représenté 3,2 milliards de yuans.
Le Sichuan dans sa contribution pour le Burundi
Avec une superficie de 27 834 km carrés, le Burundi (Afrique de l'est) est 0,06 plus petit que la province de Sichuan. En 2016, mon pays a pu bénéficier des techniques de riziculture du Sichuan dans les plaines de l'Imbo (province de Bubanza, une production exemplaire de 13 860 kg par hectare grâce aux experts Sichuanais qui montre bien que le Burundi peut produire plus de riz.
Soixante-douze spécialistes ont été envoyés dans plusieurs pays africains jumelés avec le Sichuan (Burundi, Ethiopie, Djibouti, Mozambique, Zimbabwe). Depuis 2015, des techniciens chinois ont aidé à former des locaux dans des projets agricoles, afin qu'à leur départ ces derniers puissent se prendre en charge.
«Les plus durs moments nous donnent de la force, on n'abandonne jamais»
Dans une rencontre avec les autorités de Chengdu, on apprendra qu'avant le tremblement de terre il fallait au moins 6 heures pour se rendre dans les villages les plus isolés des montagnes tibétains. Aujourd'hui le déplacement ne prend que 3 heures, avec l'amélioration des routes et le traçage des voies à travers les montagnes, et plus de 15 tunnels. Soixante-dix pour cent des routes passent par les tunnels, le plus long étant de 10 km.
Une partie de la population reste toutefois très pauvre. Mais depuis les castatrophes, l'Etat débloque annuellement 300 millions de yuans par an depuis les catastrophes pour aider la région. La province étant frontalière au Tibet. Les Sichuanais vivent en harmonie avec les tibétains. Des locaux partent même travailler au Tibet.
D'autres sans abris ont été accueillis en 2010 dans une petite communauté de 342 ménages avec 109 bâtiments construits en 9 mois, pour une population 1 500 habitants. Aujourd'hui c'est un village qui pratique l'agriculture du colza et du riz. Chaque année, pendant 6 mois, on y récolte annuellement 150 tonnes de colza, pour y extraire 50 tonnes d'huiles de cuisine. L'autre semestre étant consacré à la culture du riz. Avec des bénéfices d'exploitation s'élevant à 1 million de yuans par an.
A souligner que la détermination du peuple chinois s'est aussi montrée par ses capacités de survivre à un tel choc en organisant les Jeux olympiques à Beijing 3 mois après la tragédie du Sichuan (cérémonie d'ouverture le 8 août 2008). Pleurer les morts oui, mais penser aussi à la survie de ceux qui ont survécu et surtout veiller à la diminution des dégâts au cours des catastrophes naturelles en adoptant de nouvelles méthodes d'architecture.
Blandine NIYONGERE
CAPC, Le Renouveau du Burundi