Dernière mise à jour à 09h04 le 17/07
L'Estonie est un petit pays d'1,3 million d'habitants, mais il est particulièrement féru de nouvelles technologies, à tel point qu'il a même été surnommé « E-stonie ». Et il vient de le montrer à nouveau tout récemment : le gouvernement estonien a ainsi approuvé le 13 juillet un accord selon lequel l'Estonie peut établir une ambassade de données au Luxembourg en stockant des copies des bases de données et des registres importants du pays. Selon le projet de loi, un accord entre l'Estonie et le Luxembourg portant sur l'hébergement des systèmes d'information et de données doit être approuvé, dont le but est de garantir la continuité numérique de l'Estonie.
Cet accord permettrait à l'Estonie d'établir la première ambassade mondiale de données, grâce à laquelle cet État d'Europe du Nord sauvegardera des données et des services critiques à l'extérieur de son territoire, à la condition expresse que l'immunité soit garantie pour les données ainsi que pour les serveurs se trouvant dans le centre de données. « La sécurité des données et la cyber-sécurité sont d'une importance cruciale du point de vue de la confiance des gens et du fonctionnement des services. Cela fait partie également de ce qu'on appelle l'hygiène numérique quotidienne dans nos sociétés toujours plus numérisées », a dit le Premier ministre estonien Juri Ratas le mois dernier
L'accord bilatéral définit les obligations et les droits des pays qui sont nécessaires à la protection des systèmes de données et d'information de la République d'Estonie. L'emplacement physique des serveurs restera secret, et seules les personnes qui en auront été expressément autorisées par l'Etat estonien y auront accès. Comme il avait été indiqué précédemment, la base de données à sauvegarder à ce jour concerne près de dix bases de données prioritaires, notamment le système d'information du Bureau des paiements gouvernementaux (Trésor estonien), le registre des assurances de pension, le registre des entreprises, le registre de la population, le cadastre et la base de données des documents d'identité.
Un protocole d'accord entre les deux pays a été signé l'année dernière concernant le centre de données, confirmant la préparation politique nécessaire des deux côtés. L'accord bilatéral devrait être signé ce mois-ci au Luxembourg par les premiers ministres respectifs de ces deux pays. L'Estonie a opté pour le « hi-tech à grande vitesse » et caracole en tête des pays de l'UE qu'elle a rejointe en 2004. La plupart des services publics sont accessibles sur un portail spécial et le vote sur internet aux élections a été introduit dès 2005. Par ailleurs, la capitale, Tallinn, accueille un centre de cyber-défense de l'Otan, où des experts d'Europe de l'Ouest et d'Amérique du Nord cherchent à garantir la sécurité des 29 membres de l'alliance.