Dernière mise à jour à 09h38 le 07/05
Après avoir passé plusieurs entretiens d'embauche, dont un à l'université d'État de Pennsylvanie aux États-Unis, le chercheur canadien Jeremy Murray a choisi de rejoindre un centre d'étude de l'Institut de phytobiologie et d'écologie de Shanghai.
« Au regard de la puissance et de l'ambiance générale de la recherche scientifique, je me suis dit que l'institut de Shanghai était parfait pour moi », explique Murray, qui est par ailleurs responsable de recherche au Centre d'excellence des sciences végétale et microbienne, un organisme fondé conjointement par l'Académie chinoise des sciences (ACS) et par le John Innes Center de Grande-Bretagne.
Avant de venir en Chine, Murray avait passé sept années dans la recherche phytobiologique dans ce centre d'étude britannique.
« C'était l'occasion de prendre part à une coentreprise fondée par la Chine et le Royaume-Uni », raconte-t-il. « De plus, le soutien que nous avons reçu à Shanghai en termes de travail de recherche et de qualité de vie était non négligeable. »
Murray explique qu'il dispose d'un laboratoire indépendant et qu'il reçoit de la part de l'institut des financements qui, aux yeux de nombre d'autres pays, paraîtraient somptueux. Il bénéficie également d'une allocation logement « généreuse » en tant qu'expatrié.
« C'est important car les prix de l'immobilier à Shanghai sont de toute évidence très élevés. Autrement, il m'aurait été difficile de m'installer à Shanghai », confie Murray.
Il y a deux semaines, Murray a reçu une aide financière considérable du Bureau d'administration des experts étrangers. Selon lui, cet argent peut servir de complément de salaire pour l'institut et permettre des visites d'autres scientifiques étrangers qui peuvent apporter de nouvelles idées à son travail de recherche.
« La recherche scientifique est, de par sa nature même, un projet très international, ce type de programme augmente donc la compétitivité de la Chine pour le recrutement de chercheurs étrangers et renforce la recherche menée dans des laboratoires comme le mien », explique Murray.
He Tianhou, directeur des ressources humaines de l'Institut des céramiques de Shanghai, structure affiliée à l'ACS, rapporte que les professionnels de haut niveau ne considèrent pas forcément ces avantages comme des éléments déterminants pour leur choix de carrière mais qu'il s'agit néanmoins d'une façon pour l'institut et les autorités locales de montrer la sincérité de l'intérêt qu'ils portent aux chercheurs.
« Quand nous recrutons des talents de l'étranger, nous offrons une équipe de travail ainsi qu'un ensemble d'avantages qui se veulent meilleurs que ce à quoi pouvait s'attendre la personne concernée. Nous voulons leur apporter un soutien adéquat pendant leur période d'installation à Shanghai », explique-t-il.
Selon He Tianhou, avant que les scientifiques n'arrivent, l'institut prépare leur laboratoire, met en place le recrutement d'une équipe de jeunes collègues et s'assure que leur logement temporaire soit prêt.
La nuit où Xin Xiufang, diplômée postdoctorale de l'université d'État du Michigan, est arrivée à Shanghai, elle a tout de suite pu emménager. En août, elle a rejoint le centre d'étude dans lequel Murray travaille en tant que responsable de recherche.
« L'institut avait gentiment pris la peine de meubler l'appartement quand je suis arrivée, et c'était vraiment pratique pour moi de pouvoir emménager directement après mon arrivée à Shanghai, » confie Xin, ajoutant que l'appartement est situé à une distance de l'institut assez raisonnable pour être parcourue à pieds et qu'elle peut y rester jusqu'à deux ans.
Elle rapporte par ailleurs qu'elle a reçu un soutien généreux pour mener son projet de recherche.
« Je dispose d'une aide financière de lancement suffisante et de cinq étudiants qui m'accompagnent dans mes recherches pour les trois premières années. En général dans le secteur de la recherche, un seul étudiant est mis à la disposition du chercheur chaque année », explique Xin, précisant par ailleurs qu'elle a reçu d'autres offres de recrutement de la part d'établissements prestigieux dans son pays.
Mis à part le soutien généreux qu'ils fournissent, l'élément clef sur lequel repose la compétitivité des instituts de l'ACS est l'importance du travail d'équipe, affirme He.
« Ces dernières années, la recherche qui se veut influente requiert une collaboration pluridisciplinaire, or les scientifiques présents ici peuvent coopérer avec différents instituts affiliés à l'ACS », conclut He.