Dernière mise à jour à 09h14 le 07/05
Les éléphants d'aujourd'hui sont au bord de l'extinction en raison de la dégradation de l'environnement et du braconnage. Mais des scientifiques de Harvard cherchent à produire une nouvelle race résistante d'éléphant équipée de gènes de mammouth, dont les derniers ont disparu il y a plusieurs milliers d'années.
L'équipe de chercheurs est dirigée par George Church, généticien et professeur à Harvard. Après 11 ans de travail dévoué, elle a recréé le plan génétique du mammouth laineux. Les scientifiques espèrent maintenant utiliser les 44 gènes ressuscités de l'animal disparu pour donner aux éléphants certaines caractéristiques, comme du sang qui ne gèle pas, qui pourraient aider les animaux à survivre à leurs conditions menaçantes actuelles.
Tant pis donc pour les rêveurs et les amateurs de cinéma, il ne s'agit pas de jouer à l'apprenti-sorcier comme dans Jurassic Park : « Mon but n'est pas de faire revivre le mammouth, c'est de ramener des gènes de mammouth et montrer qu'ils fonctionnent et que nous l'avons déjà fait », a déclaré M. Church lors de la quatrième Conférence internationale du Vatican, qui a eu lieu le 4 mai dans la Cité du Vatican. Les scientifiques ont prévu de nombreuses améliorations pour leurs nouvelles espèces. Par exemple, les hybrides mammouths-éléphants seraient créés sans défenses pour protéger l'espèce contre le commerce des défenses en ivoire qui décime actuellement les éléphants.
L'hybride contiendrait également des gènes n'appartenant pas au mammouth pour d'autres caractères tels que la capacité à consommer une alimentation plus diversifiée. « Si nous sortons cette chose dans la nature, ce sera plus qu'un simple éléphant résistant au froid, cela ne se limitera pas aux gènes de mammouth », a ajouté M. Church, qui estime que les plus grands défis restent à venir. « La partie la plus difficile, où nous sommes maintenant, est de tester tous ces gènes que nous avons fait, ce qui nécessite au moins une embryogenèse (croissance d'un embryon), donc nous ne voulons pas interférer avec le succès de reproduction d'éléphants que nous essayons de faire in vitro dans le laboratoire ».
M. Church a expliqué que l'équipe prévoit d'utiliser une méthode générale où les cellules souches seront transformées en « decidua, qui est le tissu dans lequel les embryons s'implantent ». L'équipe ne serait pas en mesure de tester immédiatement l'embryon à la place pour leur hybride, ils vont créer un utérus artificiel qui est « un bon environnement pour d'abord un embryon de souris, puis plus tard, les grands mammifères ». Bien que l'expérience puisse sembler un peu effrayante et non naturelle, la vérité est que le croisement se produit naturellement depuis longtemps chez les espèces d'éléphants. Elle Palkopoulou, chercheur postdoctoral à la Harvard University Medical School travaillant sur un autre projet de séquençage du génome des éléphants, a ainsi déclaré à Digital Trends que « différentes espèces d'éléphants se sont croisées dans le passé plus d'une fois ».
L'espèce a coexisté avec les humains durant le Pléistocène et aurait disparu de son aire de répartition continentale il y a environ 10 000 ans en raison de la combinaison de la chasse et du changement climatique. Des membres isolés de sa population sont restés sur les îles Saint-Paul et Wrangel jusqu'à il y a 4 000 ans.